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A Tourtour, sur les lits de nos grands-parents, les boutis provençaux ....

A Tourtour, sur les lits de nos grands-parents, les boutis provençaux ...

A Tourtour, l’association " leï belugo " présente - lors d’expositions - de très beaux tisus provençaux et des costumes traditionnels  mais également des boutis qui sont de véritables trésors de couture patrimoniale... De nos jours, ces boutis sont encore posés en dessus de lit dans de nombreuses maisons du village et les habitants du village sont attachés à cette richesse de notre patrimoine...(notons que certaines pièces très anciennes de boutis peuvent aujourd’hui atteindre des sommes avoisinant quatre ou cinq mille euros aux enchères !).

Allons découvrir cet élément traditionnel des chambres haut-varoises...

Le boutis est un travail sur textile piqué et parfois rebrodé.

Traditionnellement fabriqué en Provence, le boutis a des racines siciliennes (1395 pour le plus ancien trouvé à ce jour - qui illustre l’histoire de Tristan et Iseult). On peut retracer en France la naissance du boutis vers 1470-1480, Marseille était alors un port franc (zone non soumise au service des douanes) et on y recrutait des brodeuses venant de Sicile (ensuite ce sont surtout des maçons qui sont venus vers nous !.).
Les ateliers se sont formés là-bas jusqu’à la Révolution française : le boutis y a prospéré avant leur fermeture et le saccage des boutis par les révolutionnaires. Il renaît au XIXe siècle dans les campagnes s’enrichissant de dessins symboliques pour s’éteindre au début du XXe siècle, car trop cher à produire. Il est redécouvert plus largement en France dans le dernier quart du XXe siècle grâce aux loisirs créatifs.

Le boutis, ou broderie de Marseille, est obtenu par l’assemblage de deux étoffes fines, généralement de la batiste, par un point avant selon un motif donné. (pour les explications techniques, demandez à Laure Mazzoleni qui sera ravie de vous renseigner). Ce motif est ensuite mis en relief par un méchage afin de produire un motif au relief très prononcé. La particularité du boutis est son aspect, à contre-jour, qui va révéler ombres et lumières selon les endroits méchés. Le boutis, piqûre de Marseille, est souvent à tort confondu avec le piqué de Marseille qui, aujourd’hui, est une technique qui a pu être industrialisée.

Fichier:Boutis.jpg

Différents tissus peuvent servir de base au boutis : lin, coton, soie, étamine de laine pour un boutis vermiculé.

La technique est connue de par le monde sous le nom générique de broderie au cordon serti. En vous promenant l’été sur les marchés provençaux , peut-être avez-vous déjà aperçu ces couvertures en relief souvent blanches, dont la réalisation demande minutie et patience. Ce sont des boutis . Ces couvertures relèvent d’une tradition provençale vieille de près de 600 ans. Les ateliers de boutis se trouvaient à Marseille, mais la plupart des brodeuses étaient recrutées en Sicile.
L’industrie du boutis a été florissante : à la fin du 17e siècle près de 6 000 femmes produisaient environ 50 000 boutis par an. Ces couvertures étaient alors exportées aux quatre coins de l’Europe, dans les maisons de gens aisés. Pour fabriquer le boutis : deux morceaux de tissus (batiste,lin, coton, soie…) sont cousus l’un sur l’autre selon des motifs. Ensuite les brodeuses rembourrent les motifs de coton mèche par mèche pour le mettre en relief . Précision et patience donc sont les maîtres mots de la fabrication du boutis.



De nos jours,le boutis est souvent confondu avec le piqué de Marseille. La différence entre les 2 : si on les regarde à contre jour, le piqué ne donne pas de différence de luminosité sur toute la surface, alors que le boutis est sombre au niveau des motifs rembourrés et plus clair ailleurs. Le piqué peut être industrialisé, alors que le boutis doit être fait à la main.Remis au goût du jour, les boutis s’étalent maintenant sur les marchés provençaux.(Source : Le boutis provençal par CarnetVoyage)


Si le Boutis est enfant de la Provence, il n’en témoigne pas moins d’un goût immodéré pour le voyage et les rencontres. D’ailleurs, à bien y regarder, ses origines mêmes sont mêlées ; en effet, avant d’accoster à Marseille, les cotonnades utilisées pour le boutis avaient dû traverser la Méditerranée qu’elles proviennent d’Égypte ou des lointaines Indes. Et lorsque au 14 ème siècle, les riches négociants marseillais voulurent élargir le savoir-faire de leurs ateliers textiles, ils n’hésitèrent pas à aller débaucher de talentueuses brodeuses en Sicile

En 1474, c’est la municipalité de Marseille qui pria le génois Michel Mérulle de venir enseigner la broderie sur soie aux artisans locaux. D’ailleurs, si on confond souvent le boutis, même aujourd’hui, avec le piqué de Marseille, c’est que les deux techniques ont pareillement vu le jour dans la cité phocéenne. Étymologiquement, le boutis semble tirer son nom de l’ancienne aiguille de buis à deux chas qui permettait de pousser entre deux épaisseurs de tissu une mèche de coton qui donnait du relief aux motifs piqués en point de piqûre, point avant, point arrière, etc. ; en effet, le boutis se réalise en piquant des petits points de fil sur les contours des motifs dessinés au préalable.

La technique du boutis est connue de par le monde sous le nom générique de « broderie au cordon serti ». La révolution industrielle et la mécanisation des ateliers du textile porta un coup fatal à la production de boutis, mais l’apparition de la machine à coudre fit s’éteindre cet art en Languedoc et en Provence vers 1870.
Renaissance du boutis : Il réapparut vers la fin du 20ème siècle grâce à des publications d’ouvrages, puis de revues. Les armoiries familiales en conservaient encore et en les exposant cet art ressuscita. Il revint à la mode dans les années 1990 grâce à des créatrices de talent. Alors que le boutis, jusqu’au 19ème siècle était confectionné avec du coton blanc, les textiles modernes et colorés s’imposent et permettent de réaliser toutes sortes d’accessoires décoratifs : des dessus de lit aux chemins de table, en passant par des coussins et des sets de table !!!

 

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Mis à jour le jeudi 31 août 2023