Accueil > Vie du village > 11 . L’ Ecole . > L’école à Tourtour au début du XXème siècle. > Les écoliers et leurs outils. > Cahiers et protège-cahiers des élèves de Tourtour .
Publié par
| mardi 29 mars 2011Cahiers et protège-cahiers.
des élèves de Tourtour.
Il n’est guère question que notre site sombre dans une nostalgie déplacée et outrancière : Tourtour a été (et depuis le néolithique...) , Tourtour est (aujourd’hui...) et bien sûr, Tourtour sera .... Il ne vient à l’idée de personne d’établir des jugements de valeurs sur le Tourtour médiéval qui devait être moins bien que le Tourtour du début du siècle ou sur Valuègne-Saint-Domnin qui rivaliserait avec le lotissement de Saint-Pierre ... Néanmoins, certains moments du passé de notre village méritent que l’on y prête une petite attention et en particulier pour les enfants qui ont besoin de connaître les origines du village où ils vivent .
D’ailleurs, les élèves tourtourains d’aujourd’hui ne savent pas obligatoirement comment vivaient les enfants à l’école de Tourtour au début du XXème siècle (et même, ne serait-ce que dans les années 1940..). Un petit retour sur ces époques leur donnera quelques indications : et pour d’autres lecteurs, il s’agira de souvenirs d’enfance qui reviendront avec émotion .
Les différences avec les cahiers utilisés de nos jours ne sont pas énormes (c’est déjà rassurant) mais malgré tout, quelques petits détails sont notables .Par exemple, le cahier de roulement (qui n’existe plus dans les écoles des années 2000...).
La circulaire du 13 janvier 1895 fait ressortir les avantages du cahier de roulement pour la constatation de la bonne marche des études dans une école. " C’est un cahier où chaque jour un élève différent inscrit les devoirs de la journée. Un coup d’oeil sur ce cahier permet à la fois de voir si le programme est bien suivi, si les sujets de devoirs et de leçons s’enchaînent bien, et, en même temps, si les différents élèves sont à peu près, sinon de même force, du moins de force à suivre, chacun avec fruit, le cours fait pour tous. C’est en quelque sorte le journal de la classe fait par la classe elle-même, c’est le témoin des efforts du maître et de ceux des élèves, le livre où s’inscrivent en quelque sorte automatiquement, jour par jour, les résultats réels de l’application du professeur, jugés, non d’après un élève choisi, mais d’après la classe tout entière ".
Quand l’Inspecteur de circonscription venait évaluer le travail de l’enseignant (qui disait aux élèves que l’inspecteur venait pour eux...) il demandait obligatoirement à consulter le cahier de roulement : il avait immédiatement sius les yeux le travail journalier des élèves, à tour de rôle et cela lui perméttait de se faire une idée précise du travail réel effectué dans cette classe .
Un cahier particulier réclamait un soin particulier (qui faisait la hantise des écoliers), le cahier d’écriture : les pleins et les déliés, exercice de calligraphie avec le porte-plume ...
Pour certains élèves, l’écriture était une vraie punition car ils avaient bien du mal à manier la plume avec dextérité .(de nos jours, quelques gamins ont aussi des difficultés avec les stylos ou les feutres ..).
Un détail sur cette page ci-dessus : la phrase (au centre de la page) ressemble à une petite "morale" tirée du vécu de la classe ce jour-là ... Maxime a bousculé un vieux monsieur : il s’est excusé poliment ... (époque sereine !).
Sur la page ci-dessous, la phrase de "morale" est plus sobre : aimer, rend heureux, se haïr rend malheureux.. A noter que dans les lignes d’écriture, le gosse a écrit "dromaire " ce qui a du sans doute lui valoir quelques lignes supplémentaires !!
D’autres cahiers étaient dans le cartable des écoliers : conjugaison, grammaire, vocabulaire, orthographe (certaines écoles regroupaient ces matières sous un gros cahier de "français"), puis opérations, numération, géométrie, problèmes, (dans le gros cahier "calcul"). Les élèves avaient également des cahiers pour le dessin, la poésie (les récitations), les sciences naturelles (et les travaux pratiques), l’histoire-géographie, la musique, la couture (filles), le jardinage (garçons)...
Le cahier de récitations : on écrivait la poésie sur la page de gauche (avec des lignes) et sur la page de droite, sur la feuille de dessin, on illustrait le texte avec des crayons de couleurs (les feutres n’étaient pas encore là !).
Certains protège-cahiers au XXème siècle (dans les années 1930-1960) étaient en papier légèrement cartonné et servaient de supports publicitaires : ils étaient donnés gratuitement aux enfants mais aussi aux écoles . Les écoliers de l’époque étaient très soigneux et économes et ces protèges-cahiers réussissaient à traverser une année scolaire ... Par leur esthétisme d’après-guerre et leur graphisme bien particulier, certains sont restés célèbres au fil du temps ...
Par exemple le fameux "La Pile Wonder ne s’use que si l’on s’en sert " :
Les marques alimentaires rivalisaient d’ingéniosité et d’innovation pour séduire les gosses et leurs mamans : la moutarde Amora n’était pas en reste.
Sur la couverture du protège-cahier on pouvait lire :
Cahier de ......................................
Appartenant à ...............................
(et l’élève remplissait les lignes ).
(on pouvait voir à l’époque des paysans heureux !! Une ferme Heureuse où "L’argent des ruraux au Service des Ruraux" !! )...
_____________________________________________________________________________
Et ci-dessous, image de droite, une moutarde concurrente, la "Reine de Dijon"...
1 Message
Répondre à ce message