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Clochemerle ou clochegrive ? ....

 Clochemerle ou clochegrive ? ....

 

Vaux-en-Beaujolais (petit village du département du Rhône) est presque devenu "Clochemerle", nom du village imaginaire où se déroulent des aventures truculentes et des anecdotes savoureuses décrites dans le roman éponyme de Gabriel Chevallier  publié en 1934 ...

Et pourquoi "Clochegrive" dans le titre de l’article ? Ce nom là, ce serait plutôt pour le changement (hypothétique) qu’aurait subi notre cher village de Tourtour si le romancier lyonnais s’était inspiré de notre commune pour son oeuvre ... Eh oui ! nous serions oh combien célèbres si le Gaby en question (le Chevallier) était passé par Camp-Fournier, par le Pré-Puget ou s’était arrêté boire un petit godet à la terrasse du bar des Ormeaux ...(et pour simplifier, le choix du mot "grive" c’est aussi pour faire un coucou au champion local de la grive-chacha-draine-siffleuse, le Victor dit Gaby...).

Dans le fond, jusqu’à mon dernier jour, ce sera l’immense regret de mon existence !! Ne pas avoir réussi à devenir un petit, tout petit Gabriel Chevallier ! Ne pas avoir su convaincre les habitants de mon village de bien lire entre les lignes de mes petits articles qui lisaient surtout entre les lignes de leurs propres mains ...! Ne pas avoir compris que la période avant-guerre était passée et surtout dépassée ! Ne pas avoir fait la différence entre les vignobles du Beaujolais et ceux de Thuerry ! Ne pas avoir pu être reconnu à ma juste et logique valeur, celle d’un génie du récit villageois polémiste....!

Va falloir s’y résoudre ! Je ne serais jamais celui qui méritera d’avoir une plaque à son nom dans ce si beau village de mon enfance ! Quelle désillusion, quelle frustration ! M’en remettrai-je un jour ? (il est vrai aussi qu’à Tourtour, pour mériter une plaque, il en faut oùn pôou maï...).

Ce n’est pourtant pas parce que je ne vais peut-être pas obtenir le Nobel de littérature avant les années 2030 à cause de quelques esprits tourtourains légèrement bornés et peu reconnaissants, qu’il faut cependant se priver tous ensemble de connaitre l’histoire de ce roman campagnard plein de justice humaine et d’observation sociologique. Et, si c’est possible, gardons à l’esprit que ce qui est ailleurs peut être même ici, que ce qui est loin peut être aussi plus proche et que ce qui est là-bas peut parfois nous sembler être à nos côtés.... 

   

Clochemerle est un roman satirique français de Gabriel Chevallier, publié en 1934 qui a connu un succès immédiat et durable avec un tirage en plusieurs millions d’exemplaires et des traductions dans vingt-six langues. Il a été adapté au cinéma et à la télévision. Le toponyme, inventé par Gabriel Chevallier est, aujourd’hui, rentré dans la langue courante et sert à désigner un village déchiré par des querelles burlesques.

Autre signe de succès : cette joyeuse satire est si bien accueillie que plusieurs villages revendiquent très vite l’honneur d’avoir servi de modèle à Clochemerle-en-Beaujolais… honneur qui revient à la commune française de Vaux-en-Beaujolais où Gabriel Chevallier, en personne, a inauguré en octobre 1956, la plaque attribuant son nom à l’ancienne grande rue. (pour le village de Clochegrive, on va attendre un petit peu...).

Le roman commence quand Barthélemy Piéchut, le maire de la commune de Clochemerle-en-Beaujolais, (autrement dit le Pierre Jugy du coin) dévoile à Ernest Tafardel, l’instituteur, son projet : « Je veux faire construire un urinoir, Tafardel. Enfin, dit-il, une pissotière ! »

Cette vespasienne, destinée, bien plus peut-être, à confondre madame la baronne Alphonsine de Courtebiche, le curé Ponosse, le notaire et les suppôts de la réaction, qu’à procurer un grand soulagement à la gente virile de Clochemerle, est édifiée tout près de l’église où Justine Putet, vieille demoiselle, exerce une surveillance étroite.(comme si à Tourtour on mettait cet édicule entre l’Aléchou et la Mimounia...)

L’histoire qui démarre alors, riche en rebondissements, sera l’occasion de caricaturer avec verve et justesse la société française de l’époque : riches, pauvres, clergé de campagne et prélats, politiques locaux et ministres, fonctionnaires, militaires, paysans et nobles, hommes comme femmes en prennent pour leur grade. Sous des apparences de gauloiserie, l’auteur laisse voir sa vision de la société et transparaître son caractère de libre penseur. Il dénonce l’hypocrisie, l’arrivisme et la corruption que les vignerons de Clochemerle, des gens simples, subissent et finissent par surmonter grâce à leur bon sens (et au vin de Beaujolais ... ce qui laisse supposer qu’à Tourtour on peut compter peut-être sur la qualité du Château-Thuerry pour que les effets escomptés puissent voir le jour ... un de ces jours).

A Tourtour, si on y réfléchit un tant soit peu, il suffit de regarder, d’observer, d’épier, d’analyser, de surveiller... et l’on trouve ici beaucoup d’autres histoires aussi pittoresques, d’autres personnages aussi truculents... Par exemple, on a le berger-toréador Gibellin, le célèbre paysan-garagiste-commerçant-carossier-rebouteux-conteur-vantard-colérique-serviable-généreux-stentor Loquès, le non moins fameux tavernier-sumo-mythomane Lavergne, la mémée-barbie-décolorée Coste et son boss-Ken Jugy, l’amy-winehouse Delebarre, l’épicier-ébéniste-assureur-livreur Urtado, la publicitaire-artisto-mégalo Blanchard, le peintre mystico-divino-icono Garine, l’écrivaillon-blogo-narcisso-lyonno-vaudais Mr Brun, la cireuse de pompes-journalo Bono, le pépiniériste-olivo-teufiste Révelli, l’éricwoerth-sakado-lafesto Bréard, la resto-parano-siffono-martino Genêt.... sans oublier les inénarrables patin et couffin.....!! 
Vous voyez bien ! on a ici sur place, presque sous les mains, des tas de vedettes, des moulons de vraies figures, des beaux paquets de cas spéciaux... de quoi écrire des milliers de pages !!!

Eh oui ! mais cela dit, ce qui est légèrement différent, c’est que dans le Haut-Var on manque peut-être un peu de recul sur soi-même, on manque peut-être un peu d’esprit critique et d’humour par rapport aux collines du Beaujolais... Ce n’est pas grave, on va malgré tout faire un beau pari sur l’avenir, on va donc miser gros sur le futur proche, on va se mettre très vite à rêver et imaginer que tout cela va évoluer prochainement dans le bon sens (ou plutôt, dans la bonne direction mais avec du bon sens...).
Tout concorde sur Tourtour pour que les choses ne soient pas trop simples ! Il va donc falloir s’accrocher, lutter, persévérer... Il va falloir innover, révolutionner ! Oh moùn diou, aquô fa pôoù...! 
Mon petit Gilbert , t’es bien dans la panade ! T’es presque aussi seul qu’un morceau de verre dans la tapenade servie par cette chère Andrée ! Qu’est-ce que tu crois toi ? Tu t’imagines sans doute que c’est simple à Tourtour de faire comprendre les choses à ceux qui préfèrent fermer les yeux, boucher les oreilles et caroubler le cerveau ?? Ouh la la la la !!!

J’essaie alors de me consoler tout seul et je me trouve quelques petites raisons d’espérer...Ce n’est pas parce que Chopin ne compose plus de sonates qu’il faut empêcher les musiciens de trouver de nouvelles mélodies !....Ce n’est pas non plus parce que Jésus n’est toujours pas revenu sur terre qu’il faut fermer toutes les églises !... Et de plus, ce n’est sûrement pas parce que Boris Vian ne crache plus sur nos tombes qu’aucun écrivain ne doit plus de nos jours se rebeller !...Et c’est encore moins parce que nos élus sont parfois des skyzophrènes qu’il faut oublier de se rendre aux urnes !...Et nous sommes encore quelques uns à penser que ce n’est pas parce que Zidane ou Platini ne jouent plus au ballon qu’il faut définitivement supprimer les stades de foot !... 

Voilà, fin de la démonstration !! Ce n’est pas parce que Vaux-Clochemerle a été imaginé en 1934 (autrement dit, "en l’an pèbre") que notre Tourtour-Clochegrive n’a pas droit à l’autorisation d’un tout petit permis d’exister ou qu’il n’est pas habilité à recevoir l’agrément des autorités locales ou la tolérance des villageois en même temps d’ailleurs que l’adhésion de citoyens libres et culturellement ouverts (on va dire "open", ça fera très bien pour l’agence immobilière des Biermans..) .

Tiens, une petite photo de Fernandel ! un vrai provençal en terre beaujolaise ! (ça fait du bien de voir que certains n’ont pas honte de se moquer des autres mais qu’ils acceptent également que parfois on se moque d’eux-mêmes...au cinéma, dans la vie, à la ville ... et au village !).

Tiens, encore un petit détail (et celui-ci -par rapport à l’article ci-dessus-) qui est vraiment encourageant, ce qui accrédite l’idée qu’il ne faut jamais, absolument jamais, désespérer de l’humanité... : hier soir, Gerardus Biermans (le patron de l’agence Sotheby’s sur la place des Ormeaux) est venu me voir pour me donner rendez-vous afin de parler de l’article écrit sur les phrases "en vrac" contenues sur le site de sa boutique . Ceux qui étaient autour de moi (Raymond, Jean-Marc, Michel L, Annie, Karine...) ont pu voir que ce monsieur a bien pris les choses, qu’il était souriant, qu’il m’a tapé gentilment sur l’épaule et qu’il m’a dit "vous avez raison !" . Bravo Mr Biermans, on ne s’est pas encore parlé plus de vingt secondes mais j’ai néanmoins une nette impression qui pour en être première n’en est pourtant pas moins bonne ....On peut donc être né près d’un polder hollandais et savoir se comporter comme un varois né près du lac de Sainte-Croix...

1 Message

  • Entre les lignes , par Goure
    Le 13 septembre 2010 à 22:04

    Pour comprendre ce qui est écrit entre les lignes, il faut savoir déjà BIEN lire. Il y a des degrés de lecture et c’est tout en haut qu’on saisit et apprécie les subtilités...
    C’est parce que j’aime cet exercice entre les lignes que je viens retrouver le Lyonnais (moi la Stéphanoise..) tous les soirs ou presque. Merci.
    Quant à M B ou D de Sotheby’s,sa réaction est normale. Il sait LIRE.Tant mieux.
    Bonsoir Gilbert

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Mis à jour le jeudi 31 août 2023