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| samedi 27 novembre 2010 | Mis à jour le mardi 30 novembre 2010En 1952, l’allocation scolaire à Tourtour .
A cette époque-là, les écoliers tourtourains écrivaient avec le porte-plume et ils faisaient de très belles lignes avec les lettres et " les pleins et les déliés ".
Les fournitures scolaires étaient données par la mairie : chaque écolier avait droit aux "outils" pour la classe (sauf la trousse et le cartable) . cette prise en charge représentait une somme importante et les municipalités devaient faire de gros efforts (surtout après la reconstruction du pays à la suite de la deuxième guerre mondiale).
A noter que, de nos jours, la mairie attribue encore des subventions à l’école du village afin que les enseignantes puissent commander le matériel nécessaire (cahiers, livres, stylos, papier, matériel EPS et informatique, matériel d’arts plastiques et de musique...) : chaque année, une somme d’environ 30 € par enfant inscrit à l’école est dégagée mais il faut se souvenir qu’il faut ensuite rajouter, en plus de ces fournitures matérielles, tout ce qui concerne les frais d’électricité-eau-chauffage plus le paiement des employées territoriales rattachées à l’école (les Atsem, la cuisinière, les surveillantes..), le fonctionnement du restaurant scolaire et aussi, tout ce qui relève de l’entretien normal (mobilier, peintures, sanitaires, postes informatiques, photocopieuse, appareils ménagers...)avec, ponctuellement, l’aide apportée lors de projets pédagogiques particuliers (par exemple l’aide au financement du voyage de 2 classes à Paris) . On se doute que les sommes engagées sont donc très importantes et elles représentent souvent une bonne place dans le budget communal (de la même façon que l’Education Nationale est le premier budget de l’Etat).
A l’école de Tourtour, la maîtresse disposait, dans les années 50, de moyens financiers attribués par la municipalité : de nos jours, c’est toujours la mairie qui finance l’école primaire alors que le Conseil Général prend en charge les collèges et c’est le Conseil Régional qui s’occupe des lycées.
Dans les archives municipales, à la date du 10 avril 1952, délibération du conseil municipal sur le point inscrit à l’ordre du jour sous la rubrique " allocation scolaire " .
Texte intégral de la page 135 du registre général des délibérations des conseils municipaux (cahier n°2) :
" L’an mil neuf cent cinquante deux et le dix du mois d’avril, à vingt et une heures,
Le Conseil municipal de la commune de Tourtour a été assemblé au lieu ordinaire de ses séances, sous la présidence de Monsieur Auguste Troin, maire . Etaient présents à cette assemblée : Mr Escarelle Albert, adjoint, Louis Martin, Eugène Giraud, Albert Meiffret, Joseph Olivéro, Auguste Verdaine.
Le maire fait connaître au Conseil qu’en application de la Loi Barangé, une subvention peut être attribuée à l’école communale au titre de l’allocation scolaire . Il donne lecture du devis qui a été établi à cet effet par Madame Yvette Giraud, institutrice, dont le montant s’élève à 33 000 Francs et sur lequel figure le matériel strictement indispensable.
Le Conseil, après en avoir délibéré, approuve ce devis et demande à Monsieur le Préfet de bien vouloir inscrire l’école de Tourtour sur la liste des bénéficiaires de la loi .
(suivent les 7 signatures -le maire, l’adjoint et 5 conseillers-).
Commentaires sur cette délibération :
** Le Conseil a débuté à 21 h00 : on comprend vite que Mr Lavergne n’était pas encore élu à cette époque ...Cette heure tardive s’explique sans doute par les travaux des champs du printemps qui occupaient largement les habitants mais aussi, peut-être, par le maire Auguste Troin qui était professeur et qui devait terminer tard avant de revenir au village ... Toujours est-il que les édiles ne rechignaient pas à se réunir à un horaire aussi avancé dans la soirée ...
** La loi Barangé : La loi Barangé (28 septembre 1951) prévoit le subventionnement de l’enseignement privé : 10% de l’allocation réservée à l’éducation pourront être versés à l’association de parents d’élèves des établissements privés alors que pour les établissements publics, cette allocation est versée à la caisse départementale scolaire gérée par le conseil général ! Cet élargissement de la loi pour financer l’enseignement privé (confessionnel, catholique) a provoqué une sévère levée de boucliers chez les partisans de la laïcité de l’Ecole : malgré tout, rien n’a bougé et, de nos jours, le privé continue à bénéficier des largesses de l’Etat...
** Quand on emploie (en 2010) le terme "allocation scolaire" on
entend bien évidemment l’aide apportée aux familles lors de la rentrée des classes en septembre et qui est enregistrée sous le sigle ARS (encore le curé !!) qui se traduit par "allocation de rentrée scolaire". (en 1952, elle n’existait pas !).
** Le compte-rendu ne nous donne aucune indication sur le contenu du devis qui s’élève à 33 000 Francs : il s’agit sans doute des fournitures traditionnelles (crayons, cahiers, livres, papier..) mais aussi le moblier et appareils, tout ce qui est nécessaire pour la conduite des classes .
** La somme de 33 000 Francs doit être mise en relation avec la monnaie actuelle : en recherchant sur différentes bases de données historico-économiques, on peut en déduire que la somme correspond à environ 20 000 € de nos "sous" actuels. (ce qui peut être considéré comme une belle somme pour l’époque).
** L’institutrice était en 1952 Mme Yvette Giraud, la maman de Marie-Claude et de Michel de Camp-Fournier, mais aussi l’épouse du conseiller municipal Eugène Giraud, et également la tante du petit Gilbert qui commençait à marcher sur la place ....
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A la suite d’un message du forum où Rosette Goure fait une allusion à "Petit Gilbert")) je rajoute (le 30/11) une photo d’un livre de lecture que m’avait donné ma maîtresse du Cours Préparatoire à la fin de l’année et que j’ai toujours conservé ...(le livre, pas la maîtresse !).
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