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| lundi 8 juin 2009
Glaneuses et glanage .
Ce tableau de Millet fait très souvent le pendant de l’Angélus au mur des maisons provençales populaires. A Tourtour, le glanage a existé et de nombreuses familles médiévales y étaient contraintes car la situation rurale était difficile et le quotidien des paysans très misérable. Le glanage des grains permettait de se constituer une réserve de blé qui donnait une farine pour du pain qui se conservait une dizaine de jours. Ce système de récupération a continué durant des siècles et nous allons vous le décrire (en y ajoutant une note d’actualité).
Des glaneuses (souvent improprement nommé Les Glaneuses) est un tableau de Jean-François Millet, peint en 1857,
Le peintre a représenté trois femmes, parmi les plus pauvres de la campagne, puisque contraintes de glaner pour manger, et illustre ainsi la misère de la population rurale en s’inscrivant dans la veine réaliste, sans misérabilisme. Les trois femmes figurent les trois gestes du glanage : se baisser, ramasser, se relever. Le travail de ses femmes est pénible (courbure du dos, maigreur de la récolte), mais leurs vêtements ne sont pas des haillons. Cette pauvreté (et une certaine fracture sociale) est accentuée par l’apparente richesse de la récolte de blé en arrière plan. Millet représente dans le ciel une nuée d’oiseaux, prêts eux aussi à picorer les grains oubliées, à l’instar des glaneuses.
Le glanage est un sujet connu à cette époque. Balzac reprochait ainsi, dans Les paysans, l’abus de ce droit et prônait son abrogation. Deux ans plus tard, Jules Breton prend le contre-pied de Millet dans Le rappel des glaneuses, où celles-ci sont montrées sans souffrance, dans une ambiance presque festive.
Comme pour son tableau Moissonneurs (1852), Millet a pu en observant les paysannes de Chailly, se souvenir d’un passage de la Bible, mettant en scène Booz et Ruth, le premier autorisant la seconde à glaner dans son champ, puis à partager le repas des travailleurs. Ce tableau s’inscrit dans une série de peintures de Millet illustrant la vie paysanne.
Le glanage est un droit d’usage sur la production agricole existant en France sous différentes formes depuis le Moyen Âge. Il subsiste encore au XXIe siècle. (voir ci-dessous le rapport du ministre Hirsch).
Après le ramassage des gerbes de céréales, les enfants, les vieillards, les handicapés, les sans-emploi peuvent prendre ce qui reste dans les champs, et ce pendant trois jours et après le lever du soleil.
Organisé en faveur des ruraux les plus pauvres, le glanage est parfois fait par des adultes bien-portants et souvent commence alors que les gerbes sont encore dans le champ ce qui donne lieu à des vols.
On distingue le glanage, qui concerne ce qui reste sur le sol du grappillage qui concerne ce qui reste sur les arbres, les ceps après la cueillette. On glane donc des pommes de terre, des céréales, on grappille les raisins, les pommes, les fruits en général.
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Notre société a beaucoup évolué et très peu de pauvres en sont réduits à aller chercher les restants des moissons : hélas, certains (et ils sont de plus en plus nombreux) sont obligés de trouver des combines pour se nourrir au moins une fois par jour. Et le mot employé est " le glanage" comme au moyen-âge....
La situation a atteint un tel degré que le gouvernement a ordonné la constitution d’une commission sur ce problème. Martin Hirsch, ministre, a établi un rapport sur ce sujet inquiétant et d’une urgence absolue. Ci-dessous vous pourrez lire les premières conclusions du créateur d’Emmaüs et vous pourrez lire l’intégralité du rapport en suivant le lien indiqué.
Martin Hirsch rend publics les principaux résultats d’une étude qualitative sur le glanage alimentaire menée à Paris, Dijon et Amiens.
Celle-ci vise à mieux connaître ce phénomène : le profil des glaneurs, leurs motivations et la pratique du glanage. Le glanage n’avait jusqu’à ce jour jamais fait l’objet d’une étude approfondie.
Les glaneurs : une très grande diversité de profils
Les glaneurs alimentaires sont des personnes qui « récupèrent » de la nourriture à la fin des marchés, dans les poubelles des commerçants ou dans les containers des supermarchés.
L’étude nous apprend que les glaneurs ont des profils très divers, avec toutefois un point commun : les difficultés économiques sont généralement à l’origine de cette pratique. Certains sont très dépendants du glanage et y recourent plusieurs fois par semaine, d’autres le font de façon plus épisodique pour économiser sur le budget alimentaire.
Les glaneurs sont aussi bien des jeunes, des personnes d’âges intermédiaires, que des retraités. Le glanage est mieux accepté chez les jeunes, ou chez les personnes d’âge intermédiaire qui ont toujours « galéré », en revanche, il est mal vécu par ceux qui ont connu une période plus aisée au cours de leur vie. Lorsqu’il s’agit de nourrir une famille, le glanage constitue une solution de secours parmi d’autres.
Le glanage est bien vécu lorsqu’il est perçu comme une « optimisation des ressources disponibles » et peut même perdurer une fois que la situation économique des personnes s’est améliorée.
Le glanage est utilisé en dernier recours et est associé à un fort sentiment de honte lorsqu’il est perçu comme une « exploitation des restes ».
Par ailleurs, les glaneurs ont le plus souvent un logement, mais parmi les personnes interrogées,quelques unes vivent dans la rue. Ces derniers s’inscrivent dans une logique de consommation immédiate, sans préparation, alors que les glaneurs ayant un logement cherchent des produits à cuisiner chez eux.
Un peu plus ....