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| dimanche 4 octobre 2009
Journées du Patrimoine, été 2009 .
Les Journées du Patrimoine sont fixées le troisième week-end de septembre, pour toutes les communes de France (et maintenant d’Europe ).Le Ministère de la Culture a voulu ainsi faire connaître toutes les richesses du patrimoine national et les valoriser à travers expositions, visites et conférences.
Chaque commune de France est concernée, selon ses potentialités et les moyens disponibles : chaque année, le succès est grandissant et cet événement est devenu un moment clé de la vie culturelle locale, régionale et nationale. En 2000, l’association "lei Bélugo" a organisé (et jusqu’en 2007) une exposition de costumes provençaux et d’objets anciens (outils, cuisine, bibelots, céramique..) : félicitations pour cet engagement dans le patrimoine local et sa valorisation . L’expo se tenait dans la salle Escarelle, le public était nombreux et grandement satisfait.
Hélas, cette année 2009 n’a pas connu ce succès car on peut considérer que la commune de Tourtour ne s’est nullement impliquée dans cette manifestation nationale . (on en arrive à se demander si le seul patrimoine digne d’intérêt à Tourtour réside dans les 2 insectes de bronze...). Sur le programme proposé par l’Office du Tourisme et sur l’annonce parue dans Var-Matin, on pouvait lire :
Tourtour : visite guidée du village et exposition de livres sur Bernard Buffet à la Bibliothèque municipale .
Bravo !! Sauf que .... ( et là, bien sûr, certains vont dire que je vais tailler, casser et critiquer sans proposer : on va voir..).
Sauf que les livres exposés à la Bibliothèque l’étaient déjà depuis juillet et que les visites guidées existent toute l’année ! Autrement dit, rien de spécialement préparé pour cette occasion annuelle de faire découvrir notre patrimoine ! Rien pour un village classé et chapeauté par les Monuments Historiques et sauvegardé âprement par les hautes autorités des Bâtiments de France ! Rien pour un village dont les premières constructions encore visibles remontent aux années 1180 ! ( heureusement, une initiative personnelle d’André et Monique Rabbia a permis à certains promeneurs de visiter une exposition sur l’apiculture et la fabrication du miel : photos, panneaux, ruches, outils...).
Encore une fois, pardon de souligner un point qui pose question mais il est parfois difficile de se taire et de fermer les yeux devant de telles erreurs de gestion de la vie communale, en particulier dans les domaines du patrimoine, des associations et par extension, tout ce qui touche à la culture .
Un exemple : comment peut-on imaginer que le musée local soit fermé ce jour-là ? Le Musée des Fossiles !! Des histoires de congé, de récupérations d’heures sont évoquées comme explications : on rêve ! Ce jour là, le Musée des Fossiles doit être ouvert, point barre ! On cherche des solutions transitoires et ponctuelles mais on ouvre !! C’est le moindre des respects que l’on doit à nos visiteurs, sans oublier celui à rendre à Victor, créateur et visiteur.
Autre exemple : la salle Escarelle connait des problèmes d’humidité et les Bélugo n’ont donc pas organisé l’exposition habituelle (costumes et outils). C’est une raison mais est-elle vraiment recevable ? Si l’on ne gère les problèmes que la dernière semaine avant les Journées du Patrimoine, bien sûr c’est un peu juste : par contre si, dès le mois de janvier, on y réfléchit ! Sur place, un mur (à gauche en rentrant) est dans un triste état mais celui d’en face est acceptable : on aurait donc pu "cacher la misère" avec un grand rideau ou des plaques de bois qui servaient aussi d’accrochage pour les objets et les costumes. Attendre les travaux de réfection n’est pas la meilleure option. Et même si ce n’était pas dans cette salle Escarelle, aucun autre endroit n’était envisageable pour recevoir l’expo ? Le local de la Rapugue, pour une ou deux journées, c’est impossible ? La nouvelle équipe des Ainés du village a une belle motivation d’animation du village et elle aurait été ravie d’apporter sa pierre : plusieurs membres font partie des Bélugo et aussi de la Rapugue et la liaison aurait été bien profitable...
Rien à montrer à Tourtour ? Cherchons un peu.....
Et le moulin à huile ? Expo peinture ! Ah bon, pas grave !
Et l’église ? Rien à voir, rien à montrer ? Ah bon, pas grave !
Et la source du Rosaire et le circuit de l’eau ? Inintéressant ? Ah bon !
Et la Tour de Grimaud ? Circulons, y’a rien à voir ou à savoir !
Et le lavoir et le travail des lavandières ? Pas grave !
Et la voie romaine et le pont médiéval ?
Et les portes en pierre de tuf ? Et les fontaines ? Et encore d’autres choses.....
Pourtant, à Tourtour, les bonnes volontés, les compétences professionnelles et humaines, les moyens matériels, tout est là mais rien n’est fait pour tout fédérer, pour unir les forces, pour placer les actions en cohérence et les mettre en synergie dans une démarche commune de politique culturelle digne de l’image que mérite notre village.
Il est évident pour beaucoup d’observateurs attentifs de la vie quotidienne à Tourtour que cette situation ne peut pas durer aussi longtemps que le fête de la figue à Solliès... Des réunions devraient être organisées pour faire un bilan initial et étudier différentes pistes et hypothèses, le résultat final de la concertation devant aboutir à des prises de position claires des élus et du maire.
En premier lieu, la municipalité doit prendre ses responsabilités dans le domaine culturel (au lieu de toujours les déléguer soit aux associations soit à l’Office de Tourisme). Notre village a le privilège de compter deux adjoints à la Culture et cette particularité locale devrait être logiquement la preuve d’un attachement particulier et d’une priorité dans les objectifs du projet municipal. A quoi servent deux adjoints à la culture s’ils ne fixent pas des orientations, s’ils ne gèrent pas eux-même le budget culturel, s’ils ne sont pas dans les instances d’organisation des actions culturelles ? Le journal Var-Matin nous a indiqué par deux fois (pour le déplacement à Marseille et pour le vernissage de septembre au moulin à huile) la présence de Mr le maire et de "sa conseillère culturelle" : voilà une bonne piste ! Chère Dominique, avec le collègue Jean-Marie, prenez vos bâtons de pélerins , prenez votre place, prenez vos reponsabilités ! Incrustez vous, impliquez vous ! Le premier pas sera fait, au moins... Peut-on considérer que la seule orientation culturelle municipale, c’est à dire celle des élus du village, puisse être prise en charge par des bénévoles de C’LaFesto ? C’est pas un hic ça ? L’organisation des activités estivales dans les mains de Philippe (militant bénévole) et de Mariette : pour elle, c’est un peu différent car celui qui arrivera à faire la différence entre son emploi à l’Office de Tourisme et son travail bénévole à C’LaFesto n’est pas encore dans le ventre de sa mère... C’est un mélange de tâches, un cumul des activités sans réelle précision ni définition claire, un foisonnement de pistes sans direction déterminée, c’est le système de l’électron libre au niveau local. Mariette est dévouée, volontaire, pleine d’idées mais sa position n’est guère confortable car les responsables de C’LaFesto passent auprès des tourtourains comme les tenants de l’animation estivale mais ils n’en ont ni la légitimité ni la fonction : la mairie donne les sous (7000 € cette année pour la fête de l’oeuf et 11000 € pour les animations de l’été), il ya du monde qui tourne sur la place, les commerçants travaillent bien, le soir ça bouge, OK ça roule, on continue !
Mais en plus c’est vrai ! Et il n’est absolument pas question de remettre en cause les efforts déployés par C’LaFesto et les résultats obtenus. Seulement la question est ailleurs : la municipalité doit trouver un processus qui l’engage en tant que collectivité territoriale gestionnaire de l’argent des contribuables en prenant appui, bien évidemment, sur des partenaires associatifs mais en gardant la totale responsabilité des actions entreprises.
Dans certains cas, il peut s’agir tout simplement d’un véritable Comité des Fêtes : cette appelation peut sembler ringarde mais elle a l’avantage d’être claire. C’est un comité, ce qui suppose divers intervenants, une gestion partagée, une démarche commune et des objectifs fixés en cohérence avec les projets municipaux conduits par les deux adjoints à la culture, qui sont les garants de l’organisation, de la gestion et de l’appui institutionnel.
Pour les journées du Patrimoine de l’été 2009, c’est exactement la démonstration du manque de synergie et d’absence de responsabilités définies : Tourtour a vraiment besoin d’une structure établie, stable, crédible, plurielle et diversifiée. A chacun de voir....ou de prévoir ...
Il ne faut jamais jeter le bébé avec l’eau du bain et il faut donc continuer à conserver notre optimisme béat de tourtourain et dire que les journées du Patrimoine "ça s’est bien passé" (expression traditionnelle du patrimoine lexical du village).
Un détail : les observations de cet article concernent surtout les journées du Patrimoine . Dans d’autres articles, j’ai salué l’investissement de C’LaFesto et les succès obtenus.
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