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L’évolution des "outils" des écoliers à Tourtour de 1900 à nos jours ...

 L’évolution des "outils" des écoliers


 à Tourtour de 1900 à nos jours ...

 

En cette période de rentrée scolaire, faisons un petit retour en arrière sur les années 1900 pour découvrir quels étaient les "outils" que les écoliers utilisaient à l’époque. Un petit clin d’oeil à nos anciens de Tourtour qui ont connu cette époque bien difficile mais tellement nostalgique ... N’oublions pas, par exemple, que certains écoliers faisaient plusieurs kilomètres à pied pour venir à l’école, quand ils habitaient aux Mandins, à Camp Fournier, à Combe d’Aillaud ...(de nos jours, pour aller de la Place des Ormeaux jusqu’à l’école, il faut accompagner les gosses et bientôt, il faudra le mini-bus pour respecter la sacrosainte loi du progrès bienfaiteur !!...).

Un budget de rentrée en 1900 :

Un budget de rentrée en 1900

Vers 1900, pour un cahier, une plume, un crayon, un buvard, de l’encre et de la craie, il faut débourser de 3,50 à 5 F ; pour un livre de lecture 0,60 F, pour un fablier 1,25 F et pour une ardoise 0,40 F. Soit un total de 5,75 F à 7,25 F, ce qui représente une somme importante pour les foyers modestes (à titre d’exemple, un facteur rural gagne alors 480 F par an soit 40 F par mois, un gendarme 780 F par an soit 65 F par mois).

Les familles sans ressources peuvent obtenir de l’école des cahiers gratuits, mais, pour éviter les abus, le ministère fait imprimer sur la couverture la marque infamante : « Cahier d’indigent »… ce qui limite les demandes. (un peu comme si, de nos jours, on donnait un cahier avec une inscription du style " titulaire de l’APL " ou bien " cahier RSA" ou encore " cahier chômage longue durée "... !).

Plumes et plumiers...

Plumes et plumiers...

Au XIXe siècle, le matériel d’écriture tenait bien peu de place. Même si Guizot confirmait que le maître était censé apprendre à écrire (et pas seulement à lire) aux enfants, et que Jules Ferry précisait par arrêté que « le temps consacré aux exercices d’écriture doit être d’une heure au moins par jour dans le cours élémentaire », le papier et l’encre restent longtemps rares et chers.

L’élève apprend à former ses lettres à la craie sur une ardoise, voire une planche. Une fois qu’il maîtrise un peu l’écriture, il passe au cahier de brouillon (papier gris) et au crayon qui peut se gommer. L’écriture à la plume est une consécration ! On apprend à ce moment-là seulement à modeler son écriture en anglaise, en cursive, en ronde ou bâtarde… Si la plume d’oie (ou de poule) est l’outil par excellence de la première moitié du XIXe, (plume préparée par le maître compte tenu de la difficulté de dégraissage, de fente et de taille des plumes neuves), la plume métallique commence à faire son apparition. Jean-Benoît Mallat lance en 1850 des plumes en acier qui font fureur. Peu après sont créées les fameuses plumes sergent-major avec lesquelles quatre ou cinq générations d’écoliers français vont apprendre à écrire.

Souvent en bois, le porte-plume, rustique, prend place dans un plumier, lui aussi de bois (parfois peint et verni à partir des années 1920-1930) ou de métal. L’élève y glisse aussi quelques billes… et le plumier devient, comme la trousse des années 1960, une sorte de fourre-tout intime.

Encres, encriers et buvards...

Encres, encriers et buvards...

Les élèves apportent au départ leur encrier. Le modèle type du XIXe siècle est un tube de verre logé dans un carré de liège à l’épreuve des chutes… Au XXe siècle, les modèles vont se multiplier : encriers en porcelaine, en faïence, en verre, en bakélite, en étain…

Puis l’encrier va trouver sa place dans le matériel scolaire, dans un trou creusé à cet effet dans le bureau de l’écolier. L’élève n’a donc plus besoin d’amener d’encre, il en trouve dans l’encrier de son pupitre, que le maître se charge régulièrement de remplir.(ou alors c’est un élève très méticuleux). Les encres noires, qui corrodent trop vite les plumes, sont remplacées à la fin du XIXe siècle par des encres bleues ou violettes(la fameuse bouteille d’encre violette).

Pour éviter les pâtés ou les taches, l’élève apporte par ailleurs une poudre qui fait sécher l’encre ou tout simplement de la sciure s’il est pauvre. À partir des années 1860-1870, le buvard fait son apparition et remplace définitivement les poudres.

Stylos et trousses

Stylos et trousses

Finalement, poudres, encres, buvards, porte-plume, tout cela disparaît au profit du stylo à la fin des années 1960. (un détail : le grand âge de "Mr Brun" lui permet donc d’avoir connu le porte-plume et l’encrier dans son école ....)

Le fameux stylo à bille Bic, peu onéreux, inventé en 1950, obtient en 1965, par décret, l’autorisation d’être utilisé dans les écoles françaises. Même si beaucoup d’élèves de primaires ont continué jusqu’à la fin des années 1960 à écrire avec une plume et de l’encre, les années 1970 marquent l’hégémonie absolue du Bic (qui existe à partir de ce moment-là en version quatre couleurs).

L’apparition du plastique aidant, les modèles, les formes, les couleurs vont se multiplier, non seulement pour les stylos, mais aussi pour les trousses qui vont détrôner les plumiers et stocker tous les petits outils (et les petits trésors) des écoliers.

Du côté du support : ardoises et cahiers

Du côté du support : ardoises et cahiers

Les ardoises se transmettaient au XIXe siècle d’une génération à l’autre. Un temps bien révolu à l’ère du jetable. On est passé de l’ardoise noire avec une craie blanche à l’ardoise noire avec des craies de toutes les couleurs puis, depuis quelques années, à la fameuse ardoise Velléda blanche avec ses feutres effaçables multicolores.(une autre ardoise existe aussi au bar d’Angelin mais elle est réservée à quelques privilégiés !...).

Quant aux cahiers, ils sont apparus avec Jules Ferry. Cahiers de dictées, de verbes, de style, d’écriture, de mathématiques, de dessins : il existe autant de cahiers que d’exercices scolaires et sous deux formes : cahiers de brouillon et cahiers propres. À partir du début du XXe siècle, ils sont souvent fournis par le maître. Imprimés à son nom et à celui de l’école sur la couverture, ils comportent au dos le rappel des unités de mesure ou des tables de multiplication. La révolution dans les cahiers se fait dans les années 1950 : on demande désormais aux parents de les acheter (comme au XIXe siècle) et ils sont de meilleure qualité. Avec l’apparition du plastique, les protège-cahiers font véritablement leur percée et remplacent le papier journal ou le kraft dont les enfants des générations précédentes entouraient leurs cahiers.

Puis la publicité s’en mêle : les couvertures de cahiers ne vont plus nécessairement reproduire des aide-mémoire (comme dans la première moitié du XXe siècle) ou des éléments de sa sécurité routière (comme dans les années 1960), mais la dernière peluche, poupée, voiture ou marque à la mode. Il y a désormais, malgré les listes distribuées par les enseignants pour la rentrée, autant de cartables et de contenus différents que d’élèves… pour un budget qui peut vite déraper. Mais c’est notre époque !...

1 Message

  • Ecole d’hier à aujourd’hui Le 5 septembre 2012 à 19:47

    "cahier d’indigent" c’est révoltant pour nous, mais à l’époque les instits de la III République admettaient l’idée du pauvre à discriminer. Et c’était la pleine époque de la morale laïque...Il y a bcp à dire !!
    Il ne faut pas insulter mais on insulte le pauvre en le traitant d’indigent !!!!!!

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Mis à jour le jeudi 31 août 2023