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Accueil > Traditions > 04 . La langue provençale . > "La petite musique du curé de Tourtour" : (Horace Bertin).

"La petite musique du curé de Tourtour" : (Horace Bertin).

Le curé de Tourtour continuait à profiter des bienfaits de la vie, autrement dit des cadeaux divins et il ne manquait jamais une occasion de participer à des repas bien charpentés qui faisaient faire beaucoup de gros soucis à la gouvernante … A force de tutoyer les risques , le brave abbé Muraire tomba un jour bien malade et la bonne Brigitte n’arriva vraiment pas à se résoudre au départ du curé : voyant le malade sombrer dans un coma profond, elle lui parla à l’oreille : « revenez, Monsieur le curé, c’est moi Brigitte, revenez ! Vous ferez désormais de la musique autant qu’il vous plaira !... ». Hélas, l’abbé Muraire fut pris ensuite d’une fluxion de poitrine et il succomba deux jours plus tard.

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Commentaires du site « Tourtour,, notre village :

**  Horace Bertin est un écrivain provençal qui a surtout dépeint sa ville natale mais il a également écrit d’autres petites nouvelles qui se déroulaient dans des communes de la région. Le village de Tourtour lui a donc donné l’occasion de parler d’un lieu qu’il n’a peut-être d’ailleurs jamais visité : dans un paragraphe, l’auteur cite la fête du village comme étant la Saint-Eloi alors que l’on sait tous que la vraie fête votive est la fête de Saint-Denis, célébrée le premier dimanche après le 9 octobre .

** L’abbé Muraire : on sait que ce nom de famille est  celui de l’acteur très connu, Jules  Raimu … On se souviendra toujours du cher curé Adonis Volpato qui était surnommé le « curé bâtisseur » car il a restauré de nombreuses églises de la région (dont Ampus et Tourtour).

** Le livre d’Horace Bertin (voir photo ci-dessous) m’a été offert par mon gentil cousin Michel Giraud (de Camp-Fournier) : grâce à lui, j’ai pu découvrir cet auteur peu connu et cette nouvelle littéraire bien truculente.

Quelques repères sur le personnage d’Horace Bertin :

Simon Bense (plus connu sous le pseudonyme d’Horace Bertin) est un journaliste et poète et français né à Marseille le 30 octobre 1842 et décédé dans sa ville natale le 22 décembre 1917.

Né à Marseille, Horace Bertin revendiquera toujours son identité marseillaise à travers son oeuvre. Après une scolarité au lycée Thiers où il révèle déjà ses qualités d’écriture, il fonde le journal L’Écho de Marseille en 1865 puis Les Tablettes de Marseille en 1868. Cette même année, il rejoint la rédaction du Sémaphore, le plus ancien journal de la ville de Marseille, et y restera pendant près de 30 ans avant de rejoindre l’équipe du Petit Marseillais. Il est notamment le président fondateur du syndicat de la presse marseillaise en 1880.


(les documents iconographiques sur Horace Bertin sont rares ....)

Parallèlement à sa carrière journalistique, Horace Bertin se lance dans l’écriture littéraire et écrit de nombreuses œuvres en poésie autant qu’en prose. Il publie en 1870 son œuvre majeure, Les heures marseillaises où il décrit les charmes de sa ville natale. Il est élu en 1899 à l’Académie de Marseille et prononce son discours de réception le 17 décembre 1900. Une rue du 5e arrondissement porte désormais son nom.

 

 

 

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 La petite musique du curé de Tourtour . 

  (nouvelle d’Horace Bertin )  

« Dans ce village provençal de Tourtour, perché sur la cime d’une haute montagne et dont les maisons blanches ressemblent de loin à une compagnie de perdreaux prête à s’envoler, personne n’était plus manifestement ni foncièrement heureux que M. l’abbé Muraire . »….

C’est ainsi que commence le premier paragraphe de la nouvelle écrite par l’écrivain provençal, Horace Bertin .

« La petite musique du curé de Tourtour » est un récit humoristique sur un abbé du village de Tourtour, aimé de tous ses fidèles et de tous les habitants grâce à sa bonhommie naturelle. La nouvelle écrite par Horace Bertin nous décrit la vie de l’abbé Muraire avec en particulier son penchant vers la bonne table et les succulentes recettes de la servante Brigitte

Le titre du récit pourrait nous laisser penser que monsieur l’abbé était mélomane mais que nenni, il était plutôt pétomane ! Et la petite musique était celle de ses flatulences en période digestive … La principale saveur de cette histoire est le talent d’Horace Bertin qui nous dépeint le personnage de l’abbé et celui de la fidèle gouvernante avec un humour très discrètement dissimulé dans de savoureuses formules que le lecteur doit détecter avec précision ….

Par exemple, la première allusion du texte est « …donnait libre cours à sa digestion « : il est difficile de penser tout de go que le curé a de sonores flatulences quand on lit cela ! Mais, au fil des paragraphes, on se laisse guider par le cheminement d’Horace Bertin qui nous convie à écouter la « petite musique du curé », c’est-à-dire à entendre les pets de l’abbé Muraire.

« C’étaient tantôt des bruits retentissants comme ceux de l’orgue, tantôt de longs soupirs, des plaintes étouffées, une suite de modulations … » …Un peu plus loin : « il achevait de laisser éclater l’ouragan de gammes qui grondait en lui « .

Le curé de Tourtour décide un jour d’inviter ses collègues des villages voisins et il demande donc à Brigitte de prévoir un bel aïoli pour contenter les ecclésiastiques : la gouvernante essaie de repousser l’échéance car elle craignait que son curé ne se laisse aller à ses « bizarres arpèges » devant les autres membres du clergé régional … Mais le jour tant redouté arriva, l’aïoli fut préparé et tous les convives se régalèrent : néanmoins, les craintes de Brigitte étaient bien tenaces et à chaque seconde, la servante craignait le pire …Après le fromage, elle comprit que l’abbé Muraire ne pourrait plus tenir longtemps et elle s’approcha du curé de Tourtour en faisant semblant de se baisser sous la nappe pour ramasser un couvert : l’abbé comprit bien la manœuvre et il se laissa donc aller à sa petite musique !...le bruit alerta de nombreux religieux qui virent alors la bonne Brigitte se relever et chacun crût alors qu’elle était donc la « musicienne » . L’honneur de l’abbé Muraire était sauf !

Le curé de Tourtour continuait à profiter des bienfaits de la vie, autrement dit des cadeaux divins et il ne manquait jamais une occasion de participer à des repas bien charpentés qui faisaient faire beaucoup de gros soucis à la gouvernante … A force de tutoyer les risques , le brave abbé Muraire tomba un jour bien malade et la bonne Brigitte n’arriva vraiment pas à se résoudre au départ du curé : voyant le malade sombrer dans un coma profond, elle lui parla à l’oreille : « revenez, Monsieur le curé, c’est moi Brigitte, revenez ! Vous ferez désormais de la musique autant qu’il vous plaira !... ». Hélas, l’abbé Muraire fut pris ensuite d’une fluxion de poitrine et il succomba deux jours plus tard.

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Commentaires du site « Tourtour,, notre village :

**  Horace Bertin est un écrivain provençal qui a surtout dépeint sa ville natale mais il a également écrit d’autres petites nouvelles qui se déroulaient dans des communes de la région. Le village de Tourtour lui a donc donné l’occasion de parler d’un lieu qu’il n’a peut-être d’ailleurs jamais visité : dans un paragraphe, l’auteur cite la fête du village comme étant la Saint-Eloi alors que l’on sait tous que la vraie fête votive est la fête de Saint-Denis, célébrée le premier dimanche après le 9 octobre .

** L’abbé Muraire : on sait que ce nom de famille est  celui de l’acteur très connu, Jules  Raimu … On se souviendra toujours du cher curé Adonis Volpato qui était surnommé le « curé bâtisseur » car il a restauré de nombreuses églises de la région (dont Ampus et Tourtour).

** Le livre d’Horace Bertin (voir photo ci-dessous) m’a été offert par mon gentil cousin Michel Giraud (de Camp-Fournier) : grâce à lui, j’ai pu découvrir cet auteur peu connu et cette nouvelle littéraire bien truculente.

Quelques repères sur le personnage d’Horace Bertin :

Simon Bense (plus connu sous le pseudonyme d’Horace Bertin) est un journaliste et poète et français né à Marseille le 30 octobre 1842 et décédé dans sa ville natale le 22 décembre 1917.

Né à Marseille, Horace Bertin revendiquera toujours son identité marseillaise à travers son oeuvre. Après une scolarité au lycée Thiers où il révèle déjà ses qualités d’écriture, il fonde le journal L’Écho de Marseille en 1865 puis Les Tablettes de Marseille en 1868. Cette même année, il rejoint la rédaction du Sémaphore, le plus ancien journal de la ville de Marseille, et y restera pendant près de 30 ans avant de rejoindre l’équipe du Petit Marseillais. Il est notamment le président fondateur du syndicat de la presse marseillaise en 1880.


(les documents iconographiques sur Horace Bertin sont rares ....)

Parallèlement à sa carrière journalistique, Horace Bertin se lance dans l’écriture littéraire et écrit de nombreuses œuvres en poésie autant qu’en prose. Il publie en 1870 son œuvre majeure, Les heures marseillaises où il décrit les charmes de sa ville natale. Il est élu en 1899 à l’Académie de Marseille et prononce son discours de réception le 17 décembre 1900. Une rue du 5e arrondissement porte désormais son nom.

 

 

 

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Mis à jour le jeudi 31 août 2023