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| mercredi 10 décembre 2008 | Mis à jour le mercredi 16 février 2022Le patois provençal .
Tourtour, dans une vingtaine d’années, ne comptera plus beaucoup d’habitants qui parleront encore bien le patois provençal local : actuellement (en 2008) on dénombre environ une trentaine de tourtourains qui maîtrisent la langue provençale.
Sur la façade des Germond, on peut lire "aqui, li sian bèn" (ici on est bien) : ce genre d’expression sera encore longtemps employée mais combien de gens sauront-ils conjuguer le verbe chanter au présent de l’indicatif, en provençal ?
Des efforts sont pourtant faits pour que la langue provençale puisse traverser les décennies mais ils ne recoivent pas assez l’adhésion populaire. Les associations, les groupements communaux, les collèges et universités ainsi que d’autres structures militantes, ouvrent inlassablement pour une reconnaissance de la traditionnelle langue d’oc comme une entité fondamentale de la vie quotidienne des villages mais également comme une forme identitaire de la culture régionale.
Les félibres du 3ème millénaire arriveront à sauver le provençal !!!
Le provençal est une des variétés de la langue occitane, mis en avant par Frédéric Mistral, membre fondateur du Félibrige en 1854. Le provençal est parlé en pays Mistralien aux alentours d’Arles, de Nîmes, d’Avignon... Sa limite se situe à l’ouest dans les monts Cévenols, au nord à Digne et à Nice à l’est, où le provençal Niçois est présent. Il est cependant difficile de délimiter officiellement son rayon, tant les parlers locaux sont nombreux en Provence. D’ailleurs aujourd’hui, on peut différencier le provençal classique et le provençal mistralien, plus phonétique et plus proche du français.
Mirèio : c’est la première œuvre de Frédéric Mistral. Celle qui le révèlera en Provence et à Paris. Alphonse de Lamartine, le grand poète romantique et héros de la Révolution de 1848 le consacrera ; le compositeur Charles Gounod fera de Mireille un opéra.
Les premiers vers de Mirèio :
Cante uno chato de Prouvènço. Je chante une jeune fille de Provence.
Dins lis amour de sa jouvènço, Dans les amours de sa jeunesse,
A travès de la Crau, vers la mar, dins li bla, à travers la Crau, vers la mer, dans les blés,
Umble escoulan déu grand Oumèro, humble écolier du grand Homère,
Iéu la vole segui. Coume èro je veux la suivre. Comme c’était
Rèn qu’uno chato de la terro, seulement une fille de la glèbe,
En foro de la Crau se n’es gaire parla. en dehors de la Crau il s’en est peu parlé.
Expressions usuelles en provençal | ||||||||||||||||||||||||||||||||
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Le provençal est aujourd’hui de plus en plus perçu par les provençaux comme faisant partie intégrante de leur héritage. C’est tout d’abord dès 1852 que le provençal est repris par Joseph Roumanille, avant que Frédéric Mistral n’en fasse la langue officielle du Félibrige. Aujourd’hui, le provençal connaît un renouveau depuis quelques dizaines d’années avec des festivals, des manifestations, des hebdomadaires en langue provençale ainsi que des associations qui militent en faveur de la reconnaissance du provençal.
Quelques mots de vocabulaire (à lire avec l’accent..) :
le cadéoù : le chien - lou capélan : le curé - bouléguer : bouger, s’agiter - la cadière : la chaise - dégun : personne - bélèoù : peut-être - l’oustaoù : la maison, la demeure - le pissadou : les toilettes - l’assèti : le siège - le gaoubi : le doigté, le savoir-faire - l’escoubo : le balai - l’escalo : l’échelle - parpailloun : papillon.
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