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| samedi 3 janvier 2009 | Mis à jour le vendredi 2 octobre 2009Le tissu provençal .
Chaque jour de marché sur la place de Tourtour (le mercredi et le samedi), on trouve l’étalage du marchand de tissus : un illumination de teintes chaudes, des motifs typiques, des nappes, des rideaux, des coussins, des couettes, des dessus de lit... Un régal des yeux !
Mais d’où nous viennent ces tissus, cette tradition, ces couleurs, ces motifs ?
Il faut remonter jusqu’au milieu du XVIIeme siècle pour trouver les origines du tissu provençal . Dans les campagnes, l’élevage des "magnans" (vers à soie), par les paysannes était l’une des seules ressources sûres.
Au début du XIXème siècle, la filature, assurée par les paysans producteurs de cocons ou par de rares ateliers, était encore rudimentaire.
La naissance de l’industrie cotonnière moderne date de la création de la Compagnie des Indes en 1664.
Les toiles arrivant alors à Marseille par voie de mer, révélaient des imprimés aux couleurs vives, en provenance des Indes. Ces toiles appelées "Indiennes", connurent d’emblée un franc succès en Provence et du fait de leur prix très onéreux, l’industrie textile française ne tarda pas à créer ses propres ateliers de fabrication. Installés à Avignon, les indienneurs migrèrent à Orange après que le pape eut interdit cette activité.
La dernière fabrique y ferma ses portes au siècle dernier.
La fabrication nécessitait plusieurs opérations. La première consistait à blanchir les toiles. Battues, puis séchées, elles étaient ensuite décorées à l’aide de dessins préalablement tracées sur une feuille de papier percée de petits trous. En frottant cette feuille sur du charbon de bois, on faisait apparaître le dessin. Puis les couleurs étaient appliquées à l’aide de planches de bois, sculptées en relief. Les ouvrières "pinceauteuses" retouchaient les dessins au pinceau.
Parenthèse : les petits sachets que vous voyez ci-dessous sont très fréquents sur les marchés du Var : ils sont confectionnés avec du tissu provençal et remplis de lavande . On les pose surtout dans les armoires pour parfumer le linge et éloigner les mites.
Enfin les "Indiennes" étaient lavées et séchées. En Provence, les cotonnades, malgré la mécanisation industrielle et la disparition progressive des manufactures, surent rester fidèles aux techniques des anciens.
Aujourd’hui, imprimées à la main ou par de gros rouleaux de cuivre, les productions s’inspirent de dessins sculptés par des artisans il y a plus de deux cents ans et puisent dans d’authentiques documents anciens des trésors de motifs toujours renouvelés.
Aujourd’hui les tissus provençaux sont présents sur tous les grands marchés mondiaux, tissus, châles, foulards, accessoires de mode, articles de cadeaux.
A Tourtour, la boutique "lei Santoun" est consacrée aux santons de Jean-Louis Castellin (très belle exposition). Mais on trouve aussi de très jolis tissus provençaux de la fameuse marque Valdrôme (chemises, cravates, nappes..).