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| jeudi 29 décembre 2022Pour apprendre le patois provençal de Tourtour :
le conte du sapin et du rouge-gorge...
Lors du Noël des enfants de Tourtour, la Bibliothèque avait été invitée par le centre Les Diablotins, aux côtés de l’association Leï Bélugo, pour participer aux activités prévues samedi dernier. Anne-Laure, responsable de la bibliothèque municipale a lu le conte "le sapin et le rouge-gorge" et les gosses ont vraiment apprécié ce conte socio-moralo-animalo-humano-écolo...
Leï Bélugo avaient prévu que Jacquie Paille puisse traduire en provençal un résumé de l’histoire pour que Titi puisse ensuite le lire aux enfants, en prévoyant des passages entre le récit d’Anne-Laure... Hélas, Jacquie n’a pas pu traduire le résumé...
L’association leï bélugo a réfléchi à un partenariat futur avec la bibliothèque et l’école pour que des séances soient organisées afin que les gosses (de niveau Ce2-Cm1-Cm2) puissent apprendre des mots communs et expressions courantes en provençal. Par exemple, avec le conte proposé par Anne-Laure, le mot rigaou (rouge-gorge) sera appris avec d’autres noms de volatiles et autres animaux...Une demi-heure pae semaine, à l’école et/ou à la bibliothèque, nos gosses auront un bon début d’initiation : ils ne seront sans doute pas aptes à traduire illico les oeuvres de Mistral mais ils auront appris un bon nombre de mots et d’expressions qui leur permettront de pérenniser la langue provençale sur le village... La mairie de Tourtour a décidé l’été dernier d’adhérer à la structure "Forum d’Oc" pour valoriser la langue provençale et il serait tout autant dommage qu’irrespectueux de la part de nos élus de ne pas s’associer à cette démarche participative école-centre-association-mairie... Il n’est pas inconvenant d’espérer...
Voici le texte raconté par Anne-Laure...
Un soir d’hiver, dans une forêt glacée, un petit oiseau était bien ennuyé. Il avait pris froid pendant la journée et commençait à se sentir très fatigué. Il alla voir le bouleau et lui dit :
"S’il te plaît, bouleau, pourrais-tu m’abriter pour la nuit ? je crois que j’ai pris froid et je me sens fatigué."
Le bouleau, d’un air dédaigneux lui répondit : " j’héberge une famille de mésanges, bien jolies et bien colorées, je n’ai que faire d’un vulgaire petit oiseau ! passe donc ton chemin".
Le petit oiseau, vexé, continua son chemin dans le vent glacial. Il commençait à tousser et ses forces diminuaient. Il alla donc se réfugier près du grand chêne et il lui demanda : "S’il te plaît, grand chêne, j’ai pris froid et j’ai besoin d’un abri. Je ne me sens pas très bien et il faut que je me repose. Peux-tu, s’il te plaît, me laisser m’abriter sous ton feuillage ?
" "Tu plaisantes ?" lui demanda l’arbre centenaire.
"Je n’ai que faire d’un banal petit oiseau. Moi j’héberge une famille de bergeronnette grise d’une élégance magnifique. Vas donc voir ailleurs."
Le petit oiseau qui avait de plus en plus mal à la gorge, à n’en plus pouvoir parler, et qui sentait monter la fièvre, continua son chemin jusqu’au châtaigner le plus proche.
"S’il te plaît, Châtaigner" dit il difficilement, tant sa gorge le brûlait, "Pourrais-tu me protéger du froid ce soir, car je suis malade et j’ai besoin de me reposer ?"
Le châtaigner, d’un air méprisant, lui dit :
" Je garde à l’abri, sous mon feuillage, une famille de chardonneret. Ils sont mélodieux et leur plumage est magnifique. Pourquoi veux-tu que je perde mon temps avec un petit oiseau triste et malade. Passe ton chemin, je n’ai que faire de toi !"
Triste, fiévreux et à bout de forces, le petit oiseau continua sa route. Il arriva près d’un sapin qui lui dit :
"Bonjour petit oiseau. Tu as l’air bien triste et mal en point. Que fais-tu à errer encore à cette heure ?"
"Je cherche un abri" répondit le petit oiseau malade. je suis fiévreux, à bout de forces et j’aimerai me reposer."
"Viens te mettre à l’abri sous mes modestes aiguilles. Je te protégerai du froid comme je peux et tu pourras rester le temps que tu veux. Ainsi tu pourras guérir et reprendre des forces".
Tout heureux et joyeux d’avoir trouver un abri, le petit oiseau se posa sur les branches du sapin et s’endormit paisiblement. Il était rassuré et serein.
L’esprit de la forêt, qui avait tout entendu, se mit en colère. Il alla voir le bouleau, le chêne et le châtaigner et leur dit :
" Vous êtes des prétentieux, vous n’avez pas voulu prendre soins du petit oiseau sous prétexte qu’il était terne, banal et qu’il ne savait pas chanter. Désormais, quand viendra l’hiver, vous perdrez tous vos feuilles et, pour vous punir, vous passerez la froideur de l’hiver sans protection."
C’est pourquoi, quand vient l’automne, ces arbres perdent leurs feuilles alors que le petit sapin, lui, garde ses aiguilles pour le protéger du froid hivernal. Ainsi en a voulu l’esprit de la forêt. Quand au petit oiseau, l’esprit lui a permit de garder sa jolie gorge rouge en souvenir de son courage. Vous pourrez désormais l’observer, dans vos jardins, arborant fièrement sa petite gorge rouge.
N’oublions pas que le rigaou est une espèce protégée et que la chasse au fusil ou au piège est formellement interdite...