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| mardi 1er janvier 2013"Regain",
(roman de Giono et film de Pagnol).
L’oeuvre de Jean Giono a été adaptée au cinéma par Marcel Pagnol qui était un admirateur inconditionnel de l’écrivain .
Regain est un roman qui reste ancré dans la culture provençale et l’on pourrait presque imaginer que sa lecture soit rendue obligatoire par un décret de loi ...
Le regain est l’herbe qui repousse après la fenaison du foin. Cette herbe est également fauchée pour servir de fourrage. Le regain désigne la deuxième coupe, voire la troisième, ou même la quatrième coupe quand celle-ci est possible. Le foin obtenu est en général plus ligneux et moins digestible que la première coupe, et le rendement est plus faible. Le regain est souvent pâturé directement par les animaux sauf dans les cas où le bilan fourrager n’est pas ou peu excédentaire, alors toutes les coupes sont importantes et on évite de les pâturer.
Regain est un roman de Jean Giono, paru en 1930 aux éditions Grasset.
L’intention de Giono était d’insérer Regain dans la trilogie de Pan juste après Colline et Un de Baumugnes.
À la fin de Présentation de Pan Giono écrit : « Il faudra que je parle de celui-là qui était tout seul au fond du plateau et puis qui a acheté une femme avec les soixante francs d’un âne et qui, de ça, a fait revivre toute sa terre, et qu’une herbe nouvelle a poussé et qu’on a pu faucher le regain. »
Voilà qui résume ce roman dans lequel la Mamèche joue le rôle d’intercesseur qui provoque la rencontre d’Arsule avec Panturle, permettant la lente transformation du chasseur errant en laboureur sédentaire. Et au village abandonné de renaître.
Ce village imaginaire, Aubignane, serait le village de Redortiers (Haute-Provence) devenu désert après la mort de son dernier habitant, un berger. Jean Giono écrit en 1945 dans un essai sur la désertification des villages de Haute-Provence : "Tout le long du XIXe siècle et pendant la première partie du XXe siècle, les villages de montagne de Haute Provence et du Dauphiné se sont dépeuplés. Certains comme Redortiers (canton de Banon), qui avait eu en 1750 sept notaires, ne sont plus aujourd’hui qu’une tâche blanche sur les contreforts de la montagne de Lure : toutes les maisons se sont écroulées et le vent en a emporté la poussière : il n’en reste strictement rien."
Une autre explication sur l’origine du nom Aubignane a été proposée par Pierre Kyria. Dans son avant-propos d’une édition de Regain, il écrit : "D’autres villages étaient appelés à connaître un sort semblable ; le nom même d’Aubignane vient peut-être d’une contraction entre Simiane, situé sur la route de Banon à Apt, et Aubignosc, qui se trouve à environ sept kilomètres de Sisteron."
La renaissance d’un village mort et délaissé par ses habitants est un thème récurrent dans la bibliographie de Giono. On le retrouve également au cœur d’une de ses nouvelles, L’Homme qui plantait des arbres.
Sur le site "Babelio", com-sur le lien suivant mentaires de lecteurs sur l’ouvrage de Giono : en voici un ci-dessous ( que vous pouvez lire - avec d’autres - sur le lien suivant :
www.babelio.com/livres/Giono-La-trilogie-de-Pan-tome-3-Regain/2917/critiques
" S’appuyant sur la doctrine du Panthéisme où Dieu est tout, Jean Giono a bâti sa trilogie de Pan (Un de Baumugnes, Colline et Regain) dans laquelle la nature, à la fois belle et cruelle, s’unifie en un seul Dieu.
Dans Regain, point de menace d’incendie ou de sècheresse comme dans Colline, mais la désertification d’un village qui se meurt.
Plus mythe que roman, ce récit se scinde en deux parties : mort et renaissance.
Du puisatier enseveli dans son puits, de son petit empoisonné par la cigüe, à la mère du Panturle "morte du mal" ; Aubignac "a l’air tout mort".
Le départ de "La Marèche" et de Gaubert, le forgeron, isolent le Panturle du monde.
Il est seul, "cet homme énorme", ce "morceau de bois qui marche". Il est seul et parle seul, ou à son feu ("Ah ! Tu as fini ?") ou à sa chèvre Caroline ("Cabro, cabro"). Et la violence monte dans cet homme sans femme. Un coup de pied à sa biquette, un attrait irrésistible pour le sang du renard dépecé.Au fur et à mesure que son animalité prévaut, la nature, elle, s’humanise : "le dernier doigt du soleil lâche le pin", "le vent soulève le ciel comme une mer"...
Arrive alors une femme, Arsule "aux grands yeux de paquerette", une actrice recueillie par Gédémus le rémouleur.Ils s’arrêtent là et elle va rester, s’intégrer au lieu car "la peau de Panturle c’est une écorce", "son poignet est noué comme un noeud d’arbre", "son coeur est un beau fruit sur des feuillages" et ce sera le Regain et le bonheur de l’homme "tout embaumé de joie" face au ventre gonflé d’une promesse de vie.
Des auteurs tels que Sartre, Céline et Simone de Beauvoir, ont par la suite décrié la nature, mais lorsqu’on lit "L’homme qui plantait des arbres" c’est un message écologique que délivre Jean Giono. Il a voulu inciter l’homme à préserver le monde naturel et retourner aux vraies valeurs de l’amour simple,du travail de la terre, de l’amitié et de l’entraide." (signé B.Lascombe).
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Regain, le film de Marcel Pagnol :
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