La chasse aux cochons sauvages a sonné pour 15 000 fusils varois. Responsable de dégâts importants dans les cultures évalués à 1,5M€, la bête noire sera traquée durant dix mois
C’est le grand paradoxe du Var : alors que le nombre de chasseurs diminue - environ 1 % par an - celui des sangliers augmente. Et le montant des dégâts, liés aux gloutonneries du cochon sauvage dans les cultures, affiche une croissance exponentielle.
Selon les prévisions de la Fédération départementale des chasseurs du Var, l’ardoise réglée aux agriculteurs sinistrés en 2014, pourrait atteindre 1,5 Me. Trois fois plus que celle de cette année ! Rien d’étonnant donc à ce que la pression cynégétique s’accentue sur l’ensemble du territoire à compter du 15 août, date de l’ouverture anticipée du sanglier dans le Var.
Repousser les cochons sauvages dans les bois
Une ouverture que Marc Meissel, le président de la FDCV, qualifie plutôt de générale et dont les objectifs prioritaires sont de sortir les bêtes noires des parcelles de vignes, les repousser dans les bois et, au passage, réussir le plus grand nombre de prélèvements.
Sur le papier, la stratégie élaborée par la Fédération départementale des chasseurs du Var, et autorisée par la préfecture, ne souffre d’aucune faille. Sur le terrain, les choses se compliquent... « Il fait trop chaud, les chiens ne tiennent pas la distance et la battue s’arrête rapidement », note le membre d’une battue varoise, rompu aux techniques de cette ouverture estivale qui vient en complément des nouvelles dispositions préfectorales.
Dans 45 communes, dont le montant des dégâts a dépassé 10 000 euros, le tir du sanglier est appliqué depuis le 1er juin. Et se poursuivra durant dix mois sur une grande partie du département. Bien décidée à dépasser son tableau de 25 000 sangliers abattus lors de la saison 2012-2013, la Fédération départementale veut augmenter les prélèvements tout en gardant le contrôle de son plan de chasse. Pas question de ressortir les dévastatrices chevrotines, interdites à l’emploi depuis vingt ans et qui « au niveau de la sécurité sont très dangereuses », estime le président.
À quelques semaines des premières vendanges, cette ouverture devrait donc permettre aux viticulteurs de s’occuper de leur vignoble plutôt que chiffrer les quantités de raisins - souvent impressionnantes - ingurgitées par les sangliers. Les dégâts se concentrent sur le littoral et le centre Var. Dans le haut pays, la situation est moins préoccupante. La présence du loup coupe l’appétit à plus d’un solitaire.
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Commentaires du site " tourtour, notre village " :
*** Pas plus tard que mercredi dernier (le 21 août), le producteur-maraîcher Fabien Brieugne racontait à son stand du marché que les sangliers avaient "fracassé" son champ de plantation de choux et des centaines de légumes ont donc été inutilisables... Le soir même, Yves Mauppin racontait que son jardin avait également été la cible des animaux et qu’il posait donc des barrières qu’il espérait dissuasives ...Les exemples sont nombreux et il n’est pas certain que les dégâts provoqués vont provoquer longtemps l’hilarité des victimes !...
*** "les objectifs prioritaires sont de sortir les bêtes noires des parcelles de vignes " :
La première battue a été organisée autour des vignes du domaine de Château Thuerry mais hélas, le succès n’a pas été à la hauteur des espérances des chasseurs (et donc du viticulteur). Il est bien évident que la perte de plusieurs tonnes de raisins sur une exploitation de prestige est une vraie catastrophe commerciale (et oenologique) et les remboursements donnés aux propriétaires ne remplaceront jamais les dégâts occasionnés car il ne s’agit pas simplement d’une question purement mercantile.
*** Les raisons de la prolifération inquiétante des sangliers sur le territoire national (et donc sur le haut-Var) sont connues depuis longtemps mais les remèdes sont difficiles à mettre en route !...Les emblavures, l’agrainage, l’apport d’eau sont considérés comme nécessaires pour cantonner les "cochons sauvages" dans les forêts (loin des habitations) mais on constate surtout que les sangliers sont de plus en plus "domestiques" et qu’ils n’ont plus aucune crainte de venir au plus près des maisons des villages (mais aussi des villes !). Autrement dit, les bêtes (qui ne le sont pas autant qu’on le croit ) tiennent à venir remercier "sur place" les habitants qui les soignent aussi bien ...
*** Une statistique doit paraître au mois d’octobre à la suite d’une enquête de deux journalistes de la revue "le Chasseur Français" qui ont établi une base de données sur les cinq dernières années : ils démontrent que les ventes de congélateurs dans les régions de battues aux sangliers sont très nettement supérieures que dans des régions moins sujettes à la prolifération des sangliers, ce qui amène les enquêteurs à féliciter les chasseurs pour leur participation efficace à la consommation des ménages et à la croissance économique !...(cqfd..) Ils ont également constaté (avec peu de surprise) que dans les villages à forte concentration de chasseurs de sangliers, les menus hivernaux sont souvent concernés par une bonne daube dans les restaurants locaux mais - par contre - ils n’ont pas souvent réussi à trouver les factures correspondantes ....
Comme dit ce cher Mr Bouillard avec une belle élégance, " giraud, sur son site, il n’a rien à dire, il ne chasse pas !...!"
Bèh voyons !...............
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