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| jeudi 15 octobre 2009
Les Ormeaux de la Place.
Tourtour et ses ormeaux, c’est une histoire qui remonte à plusieurs siècles mais aujourd’hui, les deux arbres ne sont plus sur la place. Et les touristes se demandent immanquablement "pourquoi les ormeaux ??".
Certains d’ailleurs parlent des ormeaux, des coquillages de Sud-Bretagne, ce qui n’arrange rien pour les explications.
Soyons catégoriques, les seuls coquillages à Tourtour sont au Musée des Fossiles.
Les Ormeaux de Tourtour constituaient la fierté du village (à une époque où les bling-bling et les bronz-bronz n’étaient pas arrivés) et les anciens s’en souviennent avec émotion . Sur le petit muret en pierres de tuf, ils se retrouvaient pour parler mais aujourd’hui, on ne voit même plus le rebord des oliviers qui ont remplacé ces ormeaux séculaires.
Sur la place de Tourtour, deux gros ormeaux ont trôné durant des siècles et leur plantation remonte au passage d’Anne d’Autriche sur notre village, en direction de Cotignac, lieu de son pélerinage.
Louis XIII et Anne d’Autriche, le voeu, le pélerinage, les ormeaux :
Après 22 ans de mariage, ils désespéraient d’avoir un enfant et, à la suite d’une neuvaine à Notre dame de Grâces de Cotignac, la reine avait attendu un bébé, le futur Louis XIV.
Suite à un vœu d’Anne d’Autriche et au pèlerinage que fit Louis XIV en 1659 à la chapelle de Notre Dame de Grâces, située sur le mont Verdaille, non loin des remparts de cette petite ville, le roi Soleil fit graver l’inscription suivante sur une pierre en marbre noir qui fut placée au milieu de l’église de N.-D. de Cotignac, où elle se lit encore : « Louis XIV, roi de France et de Navarre, donné à son peuple par les vœux qu’Anne d’Autriche, reine de France, sa mère, a fait dans cette église, a voulu que cette pierre fut ici posée pour servir de monument à la postérité et de reconnaissance, et des messes que la libéralité y a fondées, pour l’âme de sa dite mère. »
Louis XIV et sa mère Anne d’Autriche viennent le samedi 21 février 1659 à Cotignac pour remercier de la naissance de Louis XIV, 21 ans plus tôt.
En 1638, Anne d’Autriche, se rendant en pèlerinage d’action de grâce à Cotignac, s’arrête à Tourtour. A cette occasion les deux ormeaux sont plantés sur la place du village : ils sont appelés les "Ormeaux Sully".
Découvrons un peu plus ces ormeaux :
Les ormes sont des arbres du genre Ulmus, famille des Ulmaceae ou Ulmacées atteignant une trentaine de mètres (et rarement 40 m), originaire de l’Europe occidentale et de l’Amérique du nord, dès le début de l’ère tertiaire, il y a 65 millions d’années. L’orme est un arbre de haute futaie, et fournit un excellent bois d’œuvre, pratiquement comparable au bois de chêne. Malheureusement, il a pratiquement disparu d’Europe de l’Ouest suite à la graphiose. Le développement de cultivars résistants fait l’objet de recherches intenses depuis les années 1960.
Ulmus | |
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Orme champêtre |
C’est un arbre autrefois abondamment planté dans le bocage comme bois d’oeuvre (Il pouvait être émondé tous les 7 ans environ). Résistant à l’eau quand il est immergé, comme le chêne ou l’aulne, il a été utilisé comme moyeu de roues de moulin à eau, et comme piloti. Il a été utilisé pour les affûts de canon.
La graphiose ou maladie hollandaise de l’orme a dévasté les ormes dans tout l’hémisphère nord depuis 1925 environ. ( Un scientifique hollandais - Constantin Van Panusse- de cette époque a mis en évidence cette attaque redoutable ).
C’est à la fin des années 1970 que la maladie des ormes est apparue pour la première fois à Paris. Aucun traitement n’a réussi à en venir à bout. Des injections dans les arbres malades en 1986-1987 ont été infructueuses. On comptait 30 000 ormes parisiens avant l’épidémie, alors qu’aujourd’hui seuls 1 000 survivent, dans les larges avenues parisiennes (avenue d’Italie, de Choisy, boulevard Lefebvre, de Grenelle, Garibaldi…) et deux très vieux rescapés (un au jardin des Tuileries devant l’Orangerie et un autre place Saint-Gervais devant l’hôtel de ville de Paris). Alors que, au XVIIe siècle, l’orme était la première espèce d’arbre à Paris, aujourd’hui, il est l’une des moins répandues. Tant que l’arbre jeune est taillé, il survit plus longtemps qu’en croissance libre, bien qu’affecté de déformation de l’écorce. Mais il finit par mourir précocement.
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