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| mardi 15 mars 2022Les fouilles près de l’église de Tourtour :
les pégaus, les pichets en terre .
Notre village de Tourtour possède un magnifique Musée des Fossiles créé par Victor Zanéboni, un ébéniste aux doigts d’or qui avait une autre passion, la recherche de fossiles, ammonites, os de dinosaures, pyrites, goniatites, calcites... D’autres passionnés recherchent des traces d’objets de périodes moins lointaines mais néanmoins considérées historiquement comme des pichets alimentaire en céramique, d’époque médiévale, entre le XIème siècle et le XIVème siècle. Nous pouvons rapprocher ces dates avec la construction de l’église Saint-Denis (alors Saint-Domnin) après la fin du premier millénaire.
Le pégau, typique de la moitié Sud de la France est la poterie la plus couramment rencontrée en fouilles, après l’oule. La panse renflée surmontant un fond plat et terminée par une lèvre épaisse, sans col, lui confère une forme basse et trapue. Un bec ponté est opposé à une anse rubanée rattachée à la lèvre. Les parois sont fines (3 à 4 mm). Cette poterie est systématiquement décorée de lignes horizontales tracées dans la partie supérieure de la panse. Parfois, quatre ou six fleurettes en relief d’applique sont rapportées sur le décor linéaire. La contenance de ces pégaus varie de 1,5 à 2,3 litres, rarement plus.
Si vous voulez approfondir le sujet, consultez le site ci-dessous, très bien documenté et bien explicite.
Vous pouvez consulter le lien suivant :
http://www.lauragais-patrimoine.fr/PATRIMOINE/CERAMIQUE%20MEDIEVALE/CERAMIQUE/CERAMIQUE1000.htm
L’église Saint Denis. L’église romane Saint-Domnin, dite St-Denis de Tourtour a d’original sa position dans le village. Isolée auprès du cimetière sur un site perché, elle n’est pas intégrée au tissu urbain (elle est à environ 150m des premières maisons du village) Elle remplace une première église mentionnée dès le Moyen Age ; la date de sa construction n’est pas établie. Des pégaus (petits pichets du XIe au XIVe siècle) ont été retrouvés dans des sépultures fouillées à proximité permettant de dater la première église. Il y a environ un demi-siècle que ces pièces sollicitèrent l’attention de quelques archéologues qui se spécialisaient dans l’étude de la poterie ancienne. Ils ne retrouvaient là ni le galbe, ni l’ornementation, pas plus que la pâte et la couleur des poteries romaines, ni, d’autre part, la technique de la céramique gauloise. Ils furent donc les premiers observateurs à comprendre que Tourtour (Valuegne Saint Domnin) n’était vraiment pas un territoire comme les autres !...
D’ailleurs, l’absence de vernis et la facture assez grossière de ces vases ne pouvaient les faire attribuer au bas Moyen-âge. Certains érudits furent amenés à les considérer, d’après les lieux déterminés où on les trouva, comme contemporains, mais à une époque imprécise, des âges préhistoriques de la pierre. D’autres les fixèrent à l’époque gallo-romaine, à cause des gisements qui les renfermaient. En fait, ces types de poteries ont, d’une manière générale, été recueillis dans des conditions spéciales, tantôt dans l’intérieur ou autour des mottes, tantôt dans ces galeries souterraines dont la détermination n’est pas encore définitive, mais très rarement, et par suite, peut-être, de pure coïncidence, auprès de sépultures préhistoriques ou gallo-romaines. On a trop souvent voulu voir dans les monticules, des tumuli , des nécropoles d’une plus ou moins grande importance, et que les fouilles ont le plus fréquemment ramené à un simple amoncellement de terres tassées depuis des siècles, et sur lequel exista jadis un retranchement quelquefois entouré d’un fossé, ou bien encore un poste d’observation ou une tour à signaux. Les mottes de ce genre apparaissent habituellement sur les points culminants des coteaux ; on en voit aussi le long des voies antiques. Parfois encore, ces monticules ne sont dus qu’à quelque phénomène naturel et furent aussi utilisés aux mêmes usages. C’est généralement sur ces élévations ou aux alentours qu’existent des foyers depuis longtemps éteints, renfermant des débris de vases identiques à ceux qui nous intéressent, mêlés à des morceaux de fer, à des ossements d’animaux domestiques et quelquefois à des pierres taillées ou polies.
Le pégau constitue un type tout à fait à part. D’une manière générale et avec de nombreuses variantes, c’est un "pichet" sans col, dont la panse est presque aussi large que haute. Le pourtour de l’orifice est renforcé par un bourrelet le plus souvent épais, parfois aplati ou arrondi. L’anse ne dépasse pas le plan de l’ouverture. Du côté opposé, un gros bec en entonnoir se soude à l’ourlet du bord, sans l’interrompre, ce qui constitue une sorte de pont sous lequel coule le liquide. Une grossière ornementation en stries horizontales ou en zigzags décore seule la panse de ces vases. Tel est le type pur du pégau, selon M. de Saint-Venant. Naturellement, les variantes, les transformations sont nombreuses ; le goulot se modifie en tubulure à ouverture trilobée, tantôt tout à fait dégagée, tantôt reliée à l’orifice du vase par un coude ; le récipient lui-même se rencontre ou plus allongé, ou plus écrasé. Enfin, de très nombreux fragments de même pâte et de même couleur proviennent de vases de dimensions diverses, d’urnes à destination peut-être funéraire. Les bords en sont épais, arrondis ou aplatis, et accusent parfois un récipient de très grande dimension.
Peut-être qu’un futur Victor, passionné, s’intéressera encore plus à ces pigaus, traces patrimoniales de notre village...