Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Logo du site

Accueil > Histoire > Tourtour durant la deuxième guerre mondiale . > Tourtour et la mémoire de la déportation, l’école Nelly Ovadia... > L’école "Nelly Ovadia" à Tourtour : récupération politique de Pierre Jugy et (...)

L’école "Nelly Ovadia" à Tourtour : récupération politique de Pierre Jugy et opération "rachat" auprès des électeurs

 L’école "Nelly Ovadia" à Tourtour : 

 récupération politique de Pierre Jugy

 et opération "rachat" auprès des électeurs

Même si le maire de Tourtour a eu la décence de ne pas trop en faire au cours de la cérémonie (en tout cas d’en faire moins que lors de la venue de Mme Barbut à l’école), il n’empêche que le caractère compassionnel de la récupération politicienne de Pierre Jugy n’aura échappé qu’aux "fidèles obligés", ceux qui se cachent les yeux, se bouchent les oreilles, se coupent la langue et cadenassent leur cerveau...Il est certain que P.Jugy aura craint de se voir reprocher de profiter de cette occasion pleine d’émotion pour tenter une opération de rachat auprès de la population : de nombreux habitants étaient indignés que le maire ose plastronner devant la plaque "Nelly Ovadia" alors qu’il s’est accoquinné impunément avec le parti fascisant FN quelques mois auparavant. Ainsi, Pierre Jugy n’a pas voulu prendre le risque de "la jouer à l’émotion" et il a donc préféré se faire pitchounet...C’est déjà ça !!...(pour une fois il a bien été conseillé...).

Pour les archives, un article par France 3...

http://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/var/draguignan/var-ecole-baptisee-du-nom-bebe-mort-auschwitz-1329567.html

Initiative rare en France, une école primaire va prendre le nom d’une enfant juive, Nelly Ovadia, morte gazée à Auschwitz-Birkenau, lors d’une cérémonie lundi à Tourtour, le village du Var où elle fut arrêtée puis déportée à l’âge de 15 mois.

Une plaque avec la photo de la fillette aux joues rebondies, une houppette et des yeux rieurs, sera inaugurée par le comité Yad Vashem Nice Côte d’Azur et le conseil municipal, en présence de sa tante, arrêtée avec elle par la Gestapo.

Très alerte malgré ses 95 ans, cette dernière garde un souvenir très vif de ce 30 janvier 1944 où elle dut se livrer aux Allemands, le bébé dans les bras. A cette date, Tourtour est en zone libre comme tout le sud de la France mais l’occupant italien a capitulé et été remplacé par les nazis, et des maires nommés par le gouvernement de Vichy dénoncent les juifs.

"Ma soeur et mon beau-frère ont été pris avant moi pendant que je gardais ma petite nièce. Je me suis échappée avec le bébé dans les bras dans la forêt. J’ai été obligée de me rendre parce que les jeunes du village sont venus nous voir et m’ont dit Annette, si vous ne vous rendez pas, on fera 10 otages. Alors, je me suis rendue, toute penaude, je ne savais plus comment faire", raconte à l’AFP Annette Barbut.
"J’ai frappé à toutes les portes pour qu’on me prenne le bébé, tout le monde avait peur", dit-elle. A Tourtour, une dame, enfant à l’époque, a confié à Annette que sa mère avait eu toute sa vie le remord de n’avoir rien pu faire.

Conduite à la Kommandantur de Draguignan puis à la prison des Baumettes à Marseille, Annette Barbut s’échappera du convoi dans lequel sa nièce est déportée avec ses parents et gazée dès son arrivée à Auschwitz le 27 mars 1944. Depuis plusieurs années, elle se rend dans les écoles pour témoigner. La très vive émotion ressentie par le conseil municipal de Tourtour lors d’une de ses interventions a poussé la commune et l’institutrice du village à baptiser l’école, qui n’avait pas de nom.

"Ce sera une leçon d’histoire, et chaque année on a convenu d’aller parler aux élèves", indique Daniel Wancier de Yad Vashem Nice Côté d’Azur, lui aussi rescapé des persécutions antisémites. Selon M. Wancier, une seule autre école porte le nom d’enfants morts victimes de la Shoah, dans les Pyrénées Orientales.

_________________________

Bien sûr, Var-Matin a rendu compte dela cérémonie...

http://www.varmatin.com/vie-locale/une-ecole-varoise-baptisee-du-nom-de-nelly-ovadia-petite-fille-juive-deportee-a-auschwitz-167771

"Une école varoise baptisée du nom de Nelly Ovadia, petite fille juive déportée à Auschwitz"
Depuis lundi, l’école est baptisée Nelly-Ovadia, en souvenir de cette fillette de 18 mois "raflée" au village en janvier 1944, déportée puis victime des chambres à gaz. Émotions

Depuis lundi, l’école de Tourtour est l’une des rares en France à porter le nom d’une enfant juive, déportée en février 1944 à Auschwitz-Birkenau à l’âge de 18 mois et victime peu après des chambres à gaz du camp de Drancy. Pourquoi à Tourtour ? Parce que c’est ici, quelques jours plus tôt, que Nelly Ovadia fut arrêtée dans les bras de sa tante.

Cette dernière, Annette Barbut, venait d’apprendre que les parents de la fillette avaient été interpellés du côté de Draguignan. Quand, ce 30 janvier, elle voit arriver au village une traction avant de la Gestapo, elle s’enfuit dans les bois avec Nelly. Des jeunes la préviennent que si elle ne se rend pas avec la petite, ils prendront dix otages.

Admirable Annette
La mort dans l’âme, pour sauver ces habitants, Annette se livre aux nazis. Elle est déportée à Auschwitz, connaîtra la "marche de la mort" vers la Pologne mais survivra. Nelly n’aura pas cette chance…

Cette tragique page de l’histoire de Tourtour, les écoliers du village la connaissent par cœur depuis qu’Annette Barbut est revenue la leur raconter.

Le 24 juin 2016, la vieille dame a rassemblé toute son énergie et ses souvenirs pour évoquer, en des termes choisis, ce que fut pour elle le drame de ce ne pas avoir réussi à sauver sa nièce et les atrocités dont elle a été témoin.

Lundi en fin d’après-midi, elle était à nouveau présente avec ses trois enfants Nelly, Gérard, Henri, et d’autres membres de sa famille, dont l’une de ses arrières-petites-filles venue d’Israël, pour honorer le projet de baptiser l’école de Tourtour du nom de sa nièce porté avec Daniel Wancier, président du comité Yad Vashem Nice Côte d’Azur, et le Dr Sion Sitruk.

A l’heure de la sortie des classes, beaucoup de sièges manquaient dans la cour pour accueillir une foule de parents, d’élus locaux, de proches, de responsables d’association. Dans un premier temps, Annette Barbut a dévoilé aux côtés du maire Pierre Jugy, lui-même très attaché à ce geste "de mémoire et d’espoir", la mosaïque qui orne l’entrée de l’école, réalisée par les ateliers Vagh en reprenant les lettres réalisées par les écoliers.

Des écoliers au cœur du passé

Puis ce fut le dévoilement sur le fronton du bâtiment de la plaque "École Nelly-Ovadia, Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité" avec les allocutions de Daniel Wancier, quelques mots de témoignages d’Annette Barbut dans un froid déjà automnal, une intervention de l’inspecteur de l’Éducation nationale de la circonscription Eric Gilles et de la directrice de l’école Céline Chamard.

Un vrai travail pédagogique

Ces derniers se félicitant d’un acte non seulement symbolique mais porteur d’un vrai travail pédagogique auprès des enfants et de leur connaissance de cette part d’Histoire. "Dès la rentrée, soulignait notamment la directrice, les plus grands sont venus raconter aux plus petits ce qui était arrivé à Nelly. " Les écoliers ont écrit des poèmes, réalisé des panneaux.

Et hier soir, par petits groupes, ils ont avec leurs mots d’enfants transmis des messages d’amour et de tolérance, avant d’entonner en chœur le "Comme toi" de Jean-Jacques Goldman....Frissons…

Le "testament" D’Annette
La cérémonie s’est terminée dans une émotion palpable avec le texte préparé par Annette Barbut et lu par sa fille Nelly : "Chers enfants, donnez du temps au temps. L’Histoire nous l’a appris. Voilà ce que j’aimerais que vous reteniez de cette journée. Vous les jeunes, aujourd’hui souvent pressés, impatients d’avancer, habitués aux ordinateurs qui font gagner du temps, toujours le temps... Il a fallu que j’atteigne mon âge, 95 ans, pour assister à ce que je souhaitais depuis si longtemps et qui a hanté toute ma vie. Que votre école, désormais, devienne un peu celle de ma nièce puisque chaque jour, c’est elle qui vous accueillera de son joli sourire. Il vous encouragera. Je vous souhaite aussi une belle scolarité. N’oubliez jamais le privilège que vous avez de grandir en apprenant librement. Pour moi, c’est la fin d’une mission importante. Je suis soulagée, enfin. Je n’oublie rien mais mon cœur est en paix."

_________________________________

Le journal "la Marseillaise" a également écrit un article pour cette commémoration-hommage et sera donc bientôt l’objet d’un autre article sur le site "Tourtour, notre village" avec quelques commentaires ...(le propos de la journaliste n’étant pas exempt de quelques réserves !)...

Répondre à cet article

Mis à jour le jeudi 31 août 2023