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| lundi 23 novembre 2009Alphonse Daudet .
En lisant quelques lignes de sa biographie vous allez constater que cet écrivain provençal n’a pas eu que des amis quand il a essayé de faire passer des idées extrémistes dans certains de ses livres (racisme, xénophobie, antisémitisme). Malgré tout, il reste un écrivain majeur de la Provence et son oeuvre (sauf quelques ouvrages) honore notre région .
Alphonse Daudet est né à Nîmes, le 13 mai 1840. Après avoir effectué des études secondaires à Lyon, Alphonse Daudet "monte" à Paris pour occuper un poste de secrétaire particulier auprès du duc de Morny. Le Duc décèdera en 1865, ce qui décidera de la carrière d’Alphonse.
En effet, après cet événement, Alphonse Daudet se consacre à l’écriture, comme chroniqueur et comme romancier.
Après avoir fait un voyage en Provence, il commençe à écrire les premiers textes qui feront partie des célèbrissimes Lettres de mon Moulin. En 1866, Alphonse Daudet obtient leur publication dans le journal L’Événement, sous forme d’un feuilleton qui durera tout l’été. Les Lettres paraissent alors sous le titre Chroniques provençales.
Certains des récits de ce recueil restent parmi les histoires les plus populaires de notre littérature, comme la Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses ou L’Élixir du révérend père Gaucher.
Le premier vrai roman d’Alphonse Daudet est Le Petit Chose écrit en 1868. Il s’agit du roman autobiographique d’Alphonse dans la mesure où il évoque son passé de maître d’étude au collège d’Alès (dans le Gard, au nord de Nîmes). C’est en 1874 qu’Alphonse décide d’écrire des romans de mœurs comme : Fromont jeune et Risler aîné mais aussi Jack (1876), Le Nabab (1877), les Rois en exil (1879), Numa Roumestan (1881) ou L’Immortel (1883).
Pendant ces travaux de romancier et de dramaturge, il n’oublie pas pour autant son travail de conteur : il écrivit en 1872 Tartarin de Tarascon, qui fut son personnage mythique .( A Tourtour, Michel Loquès en est le témoignage ...). Les contes du lundi (1873), un recueil de contes sur la guerre franco-prussienne, témoignent aussi de son goût pour ce genre littéraire et pour les récits merveilleux
.
Un aspect moins sympathique d’Alphonse Daudet concerne son antisémitisme. En 1886, il prête de l’argent à Édouard Drumont, futur fondateur de la Ligue antisémitique de France, pour permettre à ce dernier de publier son pamphlet La France juive. Alphonse Daudet décède en pleine affaire Dreyfus (en 1897), en ayant eu le temps d’afficher des convictions anti-dreyfusardes malgré sa proximité avec Emile Zola, lequel prononcera d’ailleurs son oraison funèbre au cimetière du Père Lachaise.
Le titre a été habituellement orthographié et typographié "Lettres de mon Moulin", mais on rencontre diverses éditions sous les titres alternatifs "Lettres de mon moulin", "Les Lettres de mon Moulin" et "Les Lettres de mon moulin". (il ne manque donc que les lettres de mon moulin).
A partir de leur publication sous ce titre, elles ont toutes été attribuées à Alphonse Daudet. On sait pourtant que Paul Arène, entre autres, a été le co-auteur de plusieurs nouvelles, comme l’a notamment révélé Octave Mirbeau en 1884. Celles qui ont été écrites en collaboration avec lui, voire par lui, ont un charme, une légèreté d’écriture qui leur vaut une place dans les livres scolaires et dans le cœur de nombreux lecteurs : La Chèvre de monsieur Seguin, Les Vieux, La Mule du Pape, La Légende de l’homme à la cervelle d’or...
Les histoires situées en Corse ou en Algérie (où Daudet a séjourné) sont dures, parfois racistes, ce qui malheureusement n’a rien d’exceptionnel chez les intellectuels français du XIXe siècle. (il reste aussi au XXIè siècle des humoristes qui s’inspirent de ces théories mais également des électeurs qui s’y rattachent dans les villages comme Tourtour).
Une curiosité : Le Curé de Cucugnan ; très honnêtement, Daudet prévient que cette histoire n’est pas de lui.
Le moulin de Daudet, à Fontvielle, appartenait en fait au meunier Ribes. Dernier moulin en activité dans les environs de Fontvieille, il fonctionna jusqu’en 1935. C’est à cette date qu’il deviendra le " Moulin de Daudet". Daudet s’inspira souvent de ce moulin dans les " Lettres de mon Moulin", où il situa notamment le "Secret de Maître Cornille".
Alphonse Daudet prétendait même avoir acheté le moulin de Fontvielle, ce qui est faux. Le moulin présente de nos jours un Musée Daudet.
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